En Conseil d’Agglo, des élus d’opposition au service des habitants

Emmanuel Dupit et Michèle Montagnier

Interventions d’Emmanuel Dupit (élu de Gleizé) et Michèle Montagnier (élue de Villefranche) au Conseil communautaire du 29 novembre 2023.

 

1.1./1.2./1.3. Ajustement des provisions sur charges locatives dans 3 bâtiments

Sur ce dossier et les deux dossiers qui suivent, nous sommes étonnés qu’il n’y ait pas eu de régularisation annuelle sur les 3 années (2020, 2021, 2022), pouvez-vous nous indiquer pourquoi ? Vous notez que c’est en faveur de l’agglo, doit-on comprendre que la facturation réalisée par l’agglo était supérieure aux consommations réelles, ce qui n’est pas logique avec les explications données ? d’autre part, vous proposez d’augmenter les provisions, est ce qu’une régularisation sera effectuée par la suite ?

 

3.4. EAU ET ASSAINISSEMENT, GEMAPI ET RIVIERES – Redevance Eau part collectivité (surtaxe) – Adoption des tarifs à compter du 1er janvier 2024

Monsieur le Vice-Président,

Comme nous l’avions fait l’année dernière sur le même sujet, nous voulons à nouveau attirer l’attention du conseil communautaire sur l’augmentation prévue de la part délégataire du tarif de l’eau potable, que nous considérons comme excessive. En effet, celle-ci est annoncée à plus de 5 %, soit le double de l’inflation, prévue autour de 2,5 % pour 2024, selon les données officielles.

Cette hausse, qui sera bien évidemment supportée par les consommateurs, ne nous paraît pas justifiée, alors que c’est la collectivité qui supporte l’essentiel des investissements, très lourds en la matière. Des investissements conséquents qui peuvent expliquer l’augmentation de la part collectivité du tarif, elle aussi supérieure à l’inflation.

Ainsi au final, l’addition augmente encore de façon déraisonnable par rapport au pouvoir d’achat des consommateurs, comme en témoigne la « facture-type » de 120m³, alors même que notre territoire est touché par un taux de pauvreté particulièrement élevé, nous y reviendrons ultérieurement. Et cette augmentation est en bonne partie lié au fait que notre collectivité ne parvient pas à se dépêtrer des clauses d’une DSP par laquelle elle est « pieds et poings liés », comme vous l’aviez vous-même reconnu lors d’un précédent conseil communautaire.

Vote : contre

 

3.7. EAU ET ASSAINISSEMENT, GEMAPI ET RIVIERES – Convention pour la facturation, l’encaissement et le reversement des redevances d’assainissement collectif des communes d’Arnas (hors zones industrielles), Blacé, Montmelas, Le Perréon, Rivolet, Salles-Arbuissonnas, Saint-Cyr-le-Châtoux, Saint-Etienne-des-Oullières, Vaux-en-Beaujolais et Saint-Julien

Monsieur le Vice-Président,

Si nous partageons le souci de simplification qui préside à la signature de cette convention, nous considérons que la rémunération demandée par le délégataire pour cette prestation est excessive. En effet, en décembre 2022, nous avions été amenés à nous prononcer sur le même type de convention au profit de l’entreprise Veolia, qui facturait sa prestation 1,50 euro par facture. Pourquoi donc l’entreprise Suez demande-t-elle une rémunération de 2 euros par facture, soit 30 % de plus ? Le prix de l’encre et du timbre auraient-ils bondi à ce point en un an sans que nous en ayons été avertis ? Ou bien cette multinationale a-t-elle généreusement décidé de rémunérer ses salariés en charge de cette prestation 30 % de plus que son concurrent ? C’est malheureusement peu probable…

Vote : contre

 

6.1. FINANCES – Rapport d’orientations budgétaires 2024

Monsieur le Vice-Président,

En introduction, et pour ne pas avoir à intervenir de nouveau sur le point suivant de notre ordre du jour, je voudrais souligner l’absence préjudiciable au débat d’une présentation au conseil du rapport sur le développement durable. En effet, comme le prévoit la loi, et comme le rappelle le Règlement budgétaire et financier de notre collectivité, que nous sommes appelés à adopter dans quelques minutes, la présentation de ce rapport, ainsi que de celui sur l’égalité femmes-hommes, est un préalable indispensable au débat d’orientations budgétaires. Si le second de ces rapports sera bien soumis au débat ce soir, bien que déconnecté des orientations budgétaires auquel il est pourtant lié, le rapport sur le développement durable ne devrait nous être présenté qu’en janvier 2024, d’après ce qui a été annoncé en commission environnement. Cette situation nous semble révélatrice d’une difficulté de l’exécutif à construire ses prévisions budgétaires à partir d’un état des lieux précis et objectif en matière d’environnement, et nous le regrettons.

Nous regrettons aussi, comme nous l’avions déjà exprimé l’an dernier, de ne pas voir figurer dans votre rapport, au côté des indicateurs macroéconomiques, un diagnostic précis de la situation de notre territoire. Et puisque l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, nous nous sommes mis en quête de ces informations. Celles que nous avons collectées, dans les documents publiés par l’INSEE en particulier (les données sont celles de 2020), font état d’une situation préoccupante : les taux de chômage (12,6 %) et de pauvreté (16,3%, le plus élevé des EPCI du Rhône) sont particulièrement élevés ; par ailleurs, ces données classent la CAVBS parmi les 12 EPCI les plus fragiles de la région concernant les situations familiales (13,9 % des mineurs vivent dans une famille avec au moins un parent sans emploi, 12,4 % vivent dans un logement sur-occupé, 1 sur 5 dans une famille monoparentale) ; notre territoire fait en outre partie des 25 % comptant le plus de 16-25 ans sans emploi ni formation au niveau national !

Ces informations doivent nous inciter à dégager des lignes budgétaires conséquentes dans notre budget principal pour la mise en œuvre de notre politique de la ville, via le contrat de ville, et en particulier le Programme de Réussite Éducative, dont la CAVBS reprend cette année directement la mise en œuvre suite à la dissolution du CIAS. Malheureusement, l’augmentation des charges à caractères général, et notamment des subventions et participations, dans le budget de fonctionnement, semblent devoir être moindre que celle de 2023, et rien n’est dit dans votre rapport sur ce volet social pourtant essentiel pour les populations les plus fragiles de notre territoire.

Les orientations du budget principal en matière d’investissement restent quant à elles assez vagues, et ne font pas mention de plusieurs opérations urgentes, telles que la réalisation de l’aire d’accueil des gens du voyage et la nouvelle déchèterie. Certes, ces opérations sont mentionnées dans le tableau récapitulatif des autorisations de programmes, mais comme l’indique le Règlement budgétaire et financier, ces AP peuvent devenir caduques, « si aucun engagement comptable n’est intervenu dans les délais fixés », ce qui n’incite guère à l’optimisme quant à la sortie de terre de ces équipements d’ici à la fin du mandat. S’agissant des déchets, un poste à ne pas négliger par ailleurs concerne l’acquisition des équipements individuels et surtout collectifs nécessaires à la mise en place de la collecte séparée des biodéchets.

Aucune mention n’est faite non plus des mobilités : où en est le schéma directeur sur le sujet ? Une AP concernant le plan vélo est évoquée, dont la fin est prévue en 2025. Cette AP inclut-elle la réalisation de pistes cyclables indispensables au bon maillage du territoire ? Si tel est le cas, nous n’en voyons toujours pas les effets sur le terrain.

Un dernier point manque dans votre rapport, alors qu’il nécessite d’être anticipé, car il devra se traduire concrètement dans le budget 2024 et les suivants, tant en fonctionnement qu’en investissement : il s’agit de l’élaboration à venir de notre Contrat Local de Santé, qui est à la croisée d’enjeux majeurs pour les habitants de la CAVBS, qu’ils soient médicaux bien entendu, mais aussi sociaux ou encore environnementaux. Ce CLS ne pourra produire des effets visibles que s’il est adossé à des moyens en personnels et à des équipements qui permettront sa mise en œuvre effective sur notre territoire.

Comme on peut donc le constater, les chantiers ne manquent pas pour l’année qui vient, et nous serons donc vigilants à ce que la politique déployée par l’agglo permette de faire face aux urgences auxquelles notre territoire est confronté, sur la base d’un budget 2024 ambitieux et affichant des priorités claires et lisibles telles que celles que je viens d’évoquer.

 

7.1. Rapport de situation en matière d’égalité Femmes/Hommes

Nous prenons acte du rapport femme homme 2022 qui entend présenter un état des lieux de l’égalité femmes-hommes sur le plan des Ressources Humaines de l’agglo (recrutement, promotion, formation, temps de travail, rémunération…) et sur le plan des politiques publiques mises en œuvre et actions visant à améliorer la situation observée.

 

Ce rapport tel qu’il est présenté aujourd’hui, ressemble malheureusement plus à une formalité, une obligation légale qu’à une véritable analyse de la situation.

Tout d’abord, la moitié du rapport est consacrée au rappel de la loi et des règlements ainsi qu’à un empilement de chiffres sans analyse, ni commentaire et c’est bien dommage.

Nous aurions souhaité trouver dans ce rapport des données locales avec des commentaires permettant de faire une analyse de la situation sur notre agglo, par exemple il est indiqué l’évolution du pourcentage de familles monoparentales mais aucun chiffre sur la répartition femmes et hommes, objet du rapport, des statistiques non sexuées perdent de leur intérêt.

De plus, le rapport ne mentionne aucune donnée sur la pauvreté. Même si nous n’avons pas de donnée locale, il aurait aussi été intéressant de rappeler la situation des femmes en France, les ménages composés de femmes vivant seules ou avec leur(s) enfant(s) représentent une part bien plus importante des ménages pauvres (40,7 %) que les ménages composés d’hommes vivant seuls ou avec leur(s) enfant(s) (25,7 %). Les femmes sont ainsi surreprésentées parmi les personnes en situation de pauvreté.

 

Sur la première partie du rapport qui est consacré à la situation de l’emploi au sein de l’agglo :

Vous indiquez que le suivi du plan est réalisé annuellement dans le cadre du rapport social unique, c’est très bien mais sauf erreur ce rapport social unique doit aussi être présenté à l’assemblée délibérante ainsi que l’avis du comité social territorial dans son intégralité.

Le fait est que nous n’avons jamais eu connaissance de ces éléments, la présentation du RSU au conseil communautaire permettrait pourtant de garantir une parfaite information des élus sur la mise en œuvre de la stratégie des ressources humaines et sur son suivi. Ce rapport permettrait peut-être de répondre aux nombreuses questions que nous nous posons. Je prendrais juste deux exemples :

– sur les formations : on ne peut se satisfaire du nombre de jours de formation par catégorie. Des données plus détaillées nous paraissent nécessaires, par exemple quel type de formation (adaptation aux postes, promotion).

– sur les congés paternité : vous indiquez que les congés sont systématiquement accordés, tant mieux car c’est tout de même une obligation légale ! et une information sur les prises de congés par catégorie aurait été intéressante afin de comprendre pourquoi ces congés ne sont pas sollicités.

Sur chaque point abordé, nous attendions une analyse plus fine avec un diagnostic détaillé permettant de mettre en place des actions pertinentes. Nous restons donc sur notre faim, la présentation de ce rapport nous interroge donc sur les actions concrètes menées, les ressources mobilisées et les évolutions en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes sur notre agglo.

 

Concernant la deuxième partie de ce rapport consacré aux politiques publiques menées par l’agglo en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Vous mentionnez les actions de l‘agglo engagées dans le cadre du contrat de ville mais nous savons très bien que les inégalités de genre ne se limitent pas aux quartiers prioritaires, du coup, pouvez-vous nous indiquer quelles actions sont menées sur le reste du territoire, et également à quoi correspond précisément la somme de 465K€ indiquée dans le rapport ?

Nous soulignons le fait que le rapport, cette année, s’est enrichi des volets sport, culture, achats publics, petite enfance, pourtant beaucoup de points restent vagues. Par exemple, au niveau de la culture, je cite : les choix se font en « conscience » et en « vigilance », nous avons du mal à comprendre ? Nous saluons l’action menée sur la place des femmes de science avec une classe de terminale, car comme nous avions eu l’occasion de le dire sur la dénomination du gymnase de Limas, les petites filles et les jeunes filles, pour prendre pleinement leur place dans la société, ont besoin d’héroïnes afin d’avoir des figures d’identification à travers des femmes reconnues et nommées. Ce type d’actions mériterait d’être amplifié.

En conclusion, nous regrettons que ce rapport sur l’égalité Femmes-Hommes ne soit pas présenté en commission et globalement, nous avons du mal à sa lecture à comprendre, évaluer les actions menées et leurs impacts sur cette question cruciale qu’est l’égalité Femmes-Hommes.

 

8.1. ADMINISTRATION GÉNÉRALE – Contrat de Relance et de Transition Ecologique  – Avenant N°1 et Convention financière 2023

Monsieur le Président,

Les Contrats de Relance et de Transition Écologique tels que celui que la CAVBS a signé en septembre 2021 étaient basés sur un objectif clairement énoncé par l’Agence Nationale de Cohésion des Territoires, et que nous avions rappelé au moment où nous avions débattu de ce sujet : la réalisation de « projet[s] résilient[s] et durable[s] » « contribuant à la transformation écologique, sociale, culturelle et économique » des territoires.

Le contexte a depuis lors évolué, comme en atteste notamment une circulaire du 29 septembre dernier adressée par la Première Ministre aux préfets, concernant la mise en œuvre de la planification écologique à l’échelle territoriale. Les CRTE, désormais Contrats pour la Réussite de la Transition Écologique, sont un outil essentiel pour la réussite de cette planification.

Dans ce contexte, nous avons du mal à comprendre la présence parmi les trois nouvelles actions faisant l’objet de l’article 2 de l’avenant qui nous est soumis, de l’installation de 17 caméras de vidéosurveillance sur la commune d’Arnas. En effet, cette action ne nous paraît ni de près ni de loin, constituer une réponse pertinente aux enjeux de transition qui s’imposent à nous. Dès lors, son financement dans le cadre du CRTE nous apparaît comme un dévoiement de l’esprit de ce contrat.

Vote : abstention

32:20 débat d’orientations budgétaires
1:07:12 rapport sur l’égalité femmes-hommes
1:23:08 ajustement des charges locatives pour les bâtiments économiques
1:44:09 tarif de l’eau potable
1:54:20 facturation de l’assainissement collectif
2:03:43 Contrat de Relance et de Transition Écologique

3 nouvelles antennes 5G sur un immeuble du Bourg de Gleizé

Malgré notre demande insistante, le maire refuse désorganiser une réunion d’information pour les riverains et d’exiger de la part de l’opérateur une simulation de l’exposition aux ondes émises par ces nouvelles antennes.

Lien vers le dossier de l’opérateur

Liens vers la page “5G” de l’association Robin des toits

Intervention d’Emmanuel Dupit au CM du 6 novembre

Monsieur le Maire,

Nous tenons à faire observer que si la distance légale d’installation de cette antenne à plus de 100 mètres de tout établissement de soins ou recevant des enfants est respectée, cet équipement émettra en direction de bâtiments abritant une pharmacie et la future médiathèque, qui accueillera des animations destinées à de jeunes publics, mais aussi en direction de son jardin de lecture, qui sera directement ouvert sur ces émissions et situé à moins de 100 mètres (secteur 3 en direction du nord-ouest).

Plus globalement, la multiplication des installations de ce type et des sollicitations des opérateurs doit nous inciter à nous interroger sur les enjeux de sobriété qui sont au cœur de la transition énergétique. Certes nous sommes toutes et tous des consommateurs de données numériques, indispensables à de nombreuses activités quotidiennes. Mais comme le reconnaît l’opérateur Free dans la seconde partie du document qui nous a été adressé, « les possibilités offertes par la 5G entraîneront probablement une augmentation des usages du numérique », avant d’ajouter de façon assez antinomique, voire cynique, que « la 5G devrait présenter un meilleur bilan énergétique, à condition que nous maîtrisions l’augmentation de notre consommation de données » !

Si nous sommes conscients que vos possibilités de vous opposer à ces implantations sont limitées, vous pouvez exiger de l’exploitant une simulation de l’exposition aux ondes émises par cette nouvelle antenne avant toute installation, sachant que ces ondes sont considérées comme cancérigènes par l’OMS, ce qui impose un principe de précaution. L’application de ce principe nous paraît d’autant plus nécessaire que les normes définissant les valeurs limites d’exposition aux champs électromagnétiques datent de 2002 et paraissent donc quelque peu obsolètes, comme le prouve le fait que l’ANSES a entamé un travail de révision de ces normes à la baisse, suite à une saisine des Ministères de la Santé et de la Transition écologique.

Il nous paraît également indispensable d’organiser une concertation avec les riverains. Nous avions déjà fait cette demande au moment de l’installation d’une antenne rue des Chères, qui n’avait pas été suivi d’effet. Nous espérons que celle-ci le sera, ne serait-ce qu’au regard du nombre de personnes concernées dans ce secteur densément bâti du bourg.

Notre commune pourrait enfin sensibiliser davantage ses habitants aux conséquences énergétiques et sanitaires de leur consommation de données, par exemple par des publications sur ses différents supports de communication, ou encore par des animations adaptées à différents publics dans le cadre de la médiathèque.

Les interventions de l’opposition au conseil d’Agglo du 4 oct. 2023

Interventions d’Emmanuel Dupit (Gleizé) et de Michèle Montagnier (Villefranche), élus d’opposition

1.3. DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, EMPLOI ET INSERTION – Convention de réserve foncière avec l’EPORA pour le pôle gare de Villefranche-sur-Saône

Madame la Vice-Présidente,

Cette convention nous semble utile et nécessaire pour mener à bien un projet urbain structurant, afin de valoriser un pôle central de notre agglomération, c’est pourquoi nous la voterons sans hésiter.

Se pose toutefois une question sur le fond concernant cette requalification : que deviendra la parcelle qui héberge aujourd’hui un espace de stationnement utilisé par de nombreux habitants de l’Agglo qui utilisent au quotidien le train pour aller travailler ou étudier, notamment sur la métropole lyonnaise ? Est-il prévu de réhabiliter ce parking, ou d’en aménager un nouveau et si tel est le cas, sur quelle parcelle ? Des espaces dédiés au stationnement sécurisé des deux roues seront-ils intégrés à cet espace de stationnement ?

Ces questions sont essentielles, car l’intermodalité est un des enjeux majeurs identifiés notamment dans notre PADD, pour nous permettre de mener à bien la transition énergétique sur notre territoire. Il nous faut donc les intégrer très en amont dans des projets structurants tels que celui-ci.

vote : pour

4.1. Plan Vélo – Modification du dispositif d’aide à l’acquisition de vélos et vélos à assistance électrique (VAE)

Nous voterons pour ce dispositif qui élargit les aides à l’achat de vélos mais nous avons 2 remarques.

Tout d’abord, nous regrettons que ces aides ne s ‘appliquent pas à l’achat de vélos pour les enfants. Il serait bien que les enfants puissent se rendre à vélo à leurs occupations extra-scolaires et même à l’école à condition biensûr que les rues soient sécurisées.

Ensuite, nous nous interrogeons sur l’attribution de ces aides.

Face à un budget d’aides contraint, de 50K€ par an et face à l’augmentation des aides qui va être induite de façon mécanique par l’élargissement de ce dispositif ; est-ce qu’il ne faudrait pas mener une réflexion sur la mise en place d’aides variables et déterminées en fonction des revenus afin de pouvoir aider davantage les personnes ayant les plus faibles revenus.

A moins que vous décidiez d’augmenter de façon significative l’enveloppe des aides ?

En conclusion, ces aides à l’achat de vélos vont dans le bon sens mais n’oublions pas que ce sont les pistes cyclables sécurisées et continues qui poussent à l’utilisation du vélo, malheureusement, nous constatons que sur notre territoire, ces aménagements sécurisés tardent à être mis en place.

vote : pour

4.2. TRANSPORTS ET VOIRIE – Charte d’engagement des acteurs des infrastructures de mobilité du Département du Rhône en faveur de la transition écologique

Madame la conseillère déléguée,

L’élaboration d’une charte d’engagement des acteurs départementaux de la mobilité en faveur de la transition écologique est théoriquement un progrès dont on devrait pouvoir se réjouir.

Pourtant, quand on examine de près le contenu de ce document, une première chose saute aux yeux : la diversité des ambitions affichées par les parties prenantes, et notamment les différents EPCI signataires. Plus précisément, seul l’un d’entre eux, à savoir notre voisin de la CCSB, affiche des ambitions environnementales claires et précises dans sa présentation en préambule, les autres, dont la CAVBS, en restant au stade du constat.

Malheureusement, cette première impression se confirme à la lecture des différents engagements listés par la suite critère par critère, comme l’illustre la citation suivante : « une cible collective pourra également être définie et atteignable par les efforts cumulés de tous les signataires ». Aucun engagement formel dans le sens d’une véritable synergie entre les collectivités signataires n’est donc pris, réduisant l’intérêt de cette charte à un simple code de bonne conduite modulé par chacune d’entre elles.

Une déception confirmée par le fait que sur 15 critères énoncés, seuls 2 font l’objet d’engagements chiffrés ! Pour des critères aussi essentiels que le réemploi externe et le recyclage, le suivi et l’évolution du bilan environnemental des chantiers, la consolidation des critères environnementaux dans les marchés, l’usage des nouvelles mobilités, ou encore le développement de la recherche et de l’innovation, il faudra se contenter d’un simple constat à terme. Un exemple plus précis parlera de lui-même : la mise en place du tri sélectif par les entreprises sur leurs chantiers ne fera l’objet que d’une simple incitation de la part des collectivités : quelle légèreté !

Quant aux critères chiffrés, ils souffrent parfois d’une certaine confusion dans les objectifs affichés. Ainsi peut-on lire que « Les entreprises de construction routière s’engagent à passer d’un pourcentage de recyclage moyen des matériaux bitumineux issus de la déconstruction routière sur les centrales à plus de 20% en 2028 », alors que la cible évoquée dans le tableau de synthèse en annexe 2 est de 25 % !

En conclusion, nous avons ici affaire à une déclaration confuse et peu ambitieuse, qui risque fort de ne se traduire que par des améliorations très marginales, bien loin des enjeux de la transition écologique. Tout ça pour ça !

vote : abstention

5.1. EAU ET ASSAINISSEMENT, GEMAPI ET RIVIERES – Eau : Rapport sur le prix et la qualité du service public de l’eau potable

Monsieur le Vice-Président,

Le rapport qui nous est soumis concerne l’année 2022, et nous attendrons donc l’an prochain pour nous réjouir de l’instauration par notre collectivité d’une tarification progressive que nous appelions de nos vœux, et qui a pris effet au début de cette année. On retiendra au contraire à ce sujet que l’augmentation des tarifs du délégataire a été l’an dernier supérieure à l’inflation, ce qui contredit quelque peu les belles déclarations énoncées dans son rapport d’activités, je cite : « nous adressons le même niveau d’attention et d’exigence à nos différentes performances, qui sont complémentaires et forment un cercle vertueux : performance économique et financière, performance commerciale, performance sociale ».

Il n’est pas certain que les habitants de notre territoire se retrouvent dans cette affirmation, en particulier la majorité d’entre eux résidant dans l’ex-CAVIL, qui paient le prix fort de cette augmentation, alors que leur tarif est déjà supérieur à la moyenne nationale. Il est plus probable qu’ils aient l’amère impression d’avoir contribué aux bénéfices records enregistrés par Véolia, qui ont augmenté de 30 % en 2022 !

En ce qui concerne les performances du réseau, il convient de noter que les indices de pertes en réseau et de volumes non comptés augmentent encore alors qu’ils sont déjà plus mauvais que la moyenne nationale. D’autant plus que si l’ILP reste bon pour le réseau urbain, il n’est qu’acceptable au regard du caractère semi-urbain de notre territoire.

S’il ne s’agit pas pour autant de considérer que tout va mal, puisque la qualité de l’eau distribuée reste bonne au regard des indicateurs officiels, il nous semble important de soumettre ces quelques observations au débat, notamment dans la perspective d’une réflexion sur le futur mode de gestion de ce service public à l’horizon 2026.

vote : pour

6.1. Rapport annuel 2022 sur les coûts et la qualité du service public de prévention et de gestion des déchets ménagers

Nous prenons acte de ce rapport mais nous constatons une absence d’élément d’analyse sur la qualité du service rendu.

Ensuite, trois points du rapport nous interpellent particulièrement.

Tout d’abord, la collecte des encombrants : ce service a pris fin en juin 2022 et nous déplorons une fois de plus qu’aucune solution ne soit proposée plus d’un an après l’arrêt du service de collecte aux personnes ne pouvant se rendre à la déchetterie. Selon vous, la fin du ramassage des encombrants en porte à porte œuvre dans le sens de la transition énergétique, de la lutte contre le gaspillage, et d’économie circulaire. Cela est certes à prendre en compte, mais ne peut exonérer la collectivité de ses responsabilités en matière de service public. La réponse à cette problématique, c’est la prévention et l’information, plutôt que de laisser les habitants les plus en difficultés livrés à eux-mêmes !

Compostage collectif public : Nous notons que le rapport mentionne que quelques sites ont été mis en place en réponse et je dirais grâce aux demandes des citoyens engagés. Nous l’avons déjà évoqué, l’agglo n’a pas anticipé le sujet alors que le principe d’une gestion séparée des biodéchets obligatoire était acté dès 2015 dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Il y a donc urgence à élargir ce dispositif qui rencontre un réel succès à l’ensemble des communes de l’Agglo.

Enfin, on s’interroge sur le niveau investi dans la communication avec une équipe réduite alors que les objectifs de réduction des déchets, les objectifs pour un meilleur respect des consignes de tri, les objectifs de tri des biodéchets imposent un accompagnement renforcé sur le terrain et une sensibilisation forte des habitantes et des habitants nécessitant un travail de suivi et de pédagogie important, comme le montre l’exemple des encombrants que je viens d’évoquer.

8.1. Dénomination du gymnase communautaire de Limas

Au moment où nous réfléchissons à la nomination d’un nouveau gymnase, il peut être utile de faire un petit détour sur la symbolique sous-tendue par ce choix. Allons nous choisir une femme ou un homme ? Pourquoi se poser une telle question ? C’est la réflexion que je vous propose.

L’histoire montre que de nombreuses femmes célèbres ont été invisibilisées et ce dans beaucoup de domaines. Qui sait par exemple que c’est une femme, grande mathématicienne du 19° siècle qui a été la pionnière de l’informatique. L’histoire a t-elle retenue son nom ? Une rue de notre région lui rend elle hommage ? Non. Il s’agit d’Ada Lovelace.

C’est aussi une femme qui a développé le logiciel embarqué du programme Apollo : Margaret Hamilton.

Je pourrais également citer Elisabeth Vigée-Lebrun, artiste peintre française considérée comme l’une des meilleures portraitistes du XIXème siècle. Sans oublier Émilie du Chatelet, est une femme de lettres, grande mathématicienne et physicienne française, figure du Siècle des Lumières.

La liste est longue et toutes les disciplines peuvent rendre hommage à des femmes exceptionnelles. Comme nous le savons le sport ne fait pas exception et les équipements sportifs les mettent peu à l’honneur bien qu’elles soient nombreuses à exceller depuis longtemps et dans tous les sports.

Les statistiques parlent d’elle même : à Villefranche environ 140 rues portent des noms d’hommes et 10 des noms de femmes. C’est moins que la moyenne nationale qui est à 2% de noms de rues de femmes en France. A Limas, pas une seule rue ne porte le nom d’une femme ; j’ai répertorié aussi un stade qui portent un nom d’homme et l’aire de loisirs, voisine du gymnase communautaire qui porte déjà le nom d’Hubert Boulaud, auquel vous proposez d’attribuer le nom d’un autre équipement sportif.

Ne serait-il pas opportun de mettre en valeur des femmes d’exceptions auxquelles l’histoire de nos villes n’a pas encore su rendre hommage ?

Ce serait l’occasion pour l’agglomération d’entreprendre un travail visant à « réparer » la trop faible féminisation des rues, des espaces publics dans leur ensemble que nous constatons sur notre territoire.

Pourquoi est-ce important ? Bien entendu nous pourrions considérer que c’est une affaire de justice, d’une juste reconnaissance des talents. Mais cela va bien au-delà de cette juste reconnaissance de l’histoire.

Pour s’identifier à des héroïnes, les jeunes filles ont besoin de figures d’identification qui soient des femmes. Comment peut-on imaginer devenir ce que nous n’avons jamais vu, ce qui n’a pas été mis en valeur, ce qui n’est pas visible dans l’espace public ? Donner de la visibilité dans l’espace publique à des femmes célèbres, c’est aider les jeunes filles de notre territoire, à se projeter, à prendre conscience que tout est possible pour leur futur. C’est particulièrement le cas en ce qui concerne le sport féminin, que notre collectivité devrait s’attacher à promouvoir et à développer. Ce serait donc un symbole fort, qui contribuerait à une société plus égalitaire.

vote : contre

10.1. Approbation du principe de délégation du service public pour l’exploitation du centre funéraire-crématorium de la Communauté d’Agglomération Villefranche Beaujolais Saône

Tout d’abord, un premier constat général : nous constatons que l’accès au service public de la crémation n’est pas correctement assuré en certains points du territoire.

On le voit dans les chiffres présentés dans le rapport 2022 : plus de 80 % des crémations concernent des personnes hors CAVBS, il aurait d’ailleurs été intéressant d’avoir des chiffres plus fins afin de connaître précisément la provenance exacte des personnes. Nous savons que l’agglo n’est pas responsable de ce fait mais cela interroge car le déséquilibre constaté sur notre territoire a un impact direct sur les familles endeuillées.

Sur le choix du mode de gestion : vous dites avoir analysé les différentes possibilités de gestion : délégation de service public (DSP) ou régie directe mais nous ne percevons aucune approche par rapport aux tarifs proposés aux familles.

Vous faites référence dans votre présentation financière et précisément dans le chiffre d’affaire prévisionnel, à une tarification prévisionnelle au regard de l’offre des autres équipements environnants. Est-ce que la vocation du service public est de se comparer à la concurrence ou bien de proposer des tarifs qui permettent aux familles de rendre les derniers devoirs aux défunts dans des conditions de prix convenables ?

La question se pose d’autant plus que nous constatons que la rentabilité de la société délégataire se porte bien : sur la période 2017-2022 la société affiche une rentabilité de 6 %!

Au niveau de la qualité du service rendu :

Le rapport 2022 du délégataire fait une analyse peu explicite, on note que les enquêtes de satisfaction ne fonctionnement pas et l’on ne peut en tirer de conclusions. Il n’y a ni compte rendu des réclamations, litiges voire contentieux.

Dans le projet de la nouvelle DSP, certains aspects du contrat paraissent peu directifs : « La mise à la disposition du public d’un registre destiné à recevoir les éventuelles observations. Ces observations seront obligatoirement communiquées à la Communauté d’agglomération avec éventuellement les réponses qui y seront apportées ». En l’état, si le contrat n’est pas suffisamment directif en termes d’objectifs de service, un risque existe d’avoir une prééminence d’une logique de rentabilité au détriment de la qualité du service, comme vous le soulignez vous-même.

On peut donc s’interroger sur le niveau de qualité du service rendu.

En conclusion, la pertinence du choix de mode de gestion n’est pas démontrée, vous faites le choix d’une DSP car vous ne souhaitez pas supporter la responsabilité juridique, technique et financière de l’exploitation du service, en fait vous vous désengagez tout simplement d’une mission de service public.

vote : abstention

A voir sur la chaine Youtube de l’Agglo

19:10 plan vélo.
29:35 charte d’engagement en faveur de la transition écologique
45:05 RPQS concernant la gestion des déchets ménagers
1:13:55 aménagement du pôle gare de Villefranche
1:26:20 RPQS concernant l’eau potable
1:42:10 DSP concernant le crématorium
1:53:15 dénomination du gymnase communautaire de Limas

Interventions de l’opposition au CM du 2 oct. 2023

Interventions d’Emmanuel Dupit et d’Alain Gay, élus Gleizé Renouveau

Démission de la Première Adjointe – installation d’un conseiller municipal

Le groupe d’opposition Gleizé Renouveau tient à saluer le travail effectué par Catherine Rebaud. Si nous avions des désaccords manifestes, force est de constater qu’elle a mis ses convictions et son énergie au service des Gleizéennes et des Gleizéens, et pour cela nous la remercions. Elle aura durant ces dernières années, en tant que 1re adjointe chargée de l’environnement et du développement durable, symbolisé la volonté de la majorité de se saisir – j’allais dire : « enfin ! » – de ces questions. Bien sûr, nous avons régulièrement critiqué ses orientations, en particulier sur le fait que l’addition de petites mesures, aussi intéressantes soient-elles, ne permet pas de répondre aux enjeux de demain. Pour préserver la santé des habitants et leur environnement, pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, il faut à notre avis des changements politiques plus amples, plus systémiques. Mais au-delà de ces divergences d’opinion, nous retiendrons que Mme Rebaud est toujours restée très respectueuse des élus de l’opposition, ne serait-ce que par son souci de répondre aussi précisément que possible à nos questions. Incontestablement, son départ est une perte pour notre assemblée. Et bien sûr nous souhaitons la bienvenue à M. Delastre.

Critères d’attribution des baux aux locataires du parc privé des logements communaux

Madame l’Adjointe,

Nous ne pouvons qu’approuver la mise en place d’une grille de critères qui faisait défaut jusqu’à présent, ce qui rendait opaque l’attribution des logements communaux, comme l’avait souligné la Chambre Régionale des Comptes dans son récent rapport.

Pour autant, un certain nombre de points restent à éclaircir et à débattre.

Tout d’abord, il conviendrait de préciser certains termes de la délibération : par exemple, il est dit que la commission décide de la mise en location des appartements, ne s’agit-il pas plutôt de leur attribution ?

Par ailleurs, il aurait été utile pour bien appréhender le sujet de connaître les caractéristiques des logements communaux : surface, nombre de pièces, classe énergétique.

Ensuite, si nous approuvons certaines orientations proposées, comme le fait de privilégier des ménages avec enfants pour assurer le dynamisme des écoles, nous ne retrouvons pas dans votre barème d’éléments valorisant les agents communaux, alors que l’attribution d’un logement communal peut constituer un élément d’attractivité, comme vous le notez, dans un contexte où il est parfois difficile de recruter pour des communes comme la nôtre. La loi permet-elle d’insérer ce type de clauses ? Comment les encadre-t-elle ?

Nous souhaitons enfin soumettre au débat l’équilibre de votre grille de critères. Il nous semble en effet que les deux derniers sont assez redondants, alors qu’ils pèsent à eux seuls 50 % de la note totale. S’il convient effectivement de s’assurer que les locataires seront en mesure d’assumer leurs échéances, l’introduction d’un critère plus social, comme un plafond de revenus, permettrait à des ménages modestes de trouver à se loger sur notre commune, notamment au sein du bourg, favorisant une mixité que vous appelez de vos vœux. En outre, le fait d’exiger des futurs preneurs qu’ils présentent des quittances de loyer acquittées aboutit de fait à exclure des ménages qui auraient été propriétaires avant de candidater.

Revalorisation du montant du loyer du logement situé au 491, rue de l’Indiennerie

Madame l’Adjointe,

Si la revalorisation proposée pour ce loyer ne nous apparaît pas déraisonnable au regard du marché immobilier, et si elle répond également à une recommandation de la Chambre Régionale des Comptes, nous ne pouvons que regretter que des travaux d’amélioration énergétique n’aient pas été menés dans un logement qui, s’il n’est pas à proprement parler une passoire thermique, est tout de même classé E.

Questions diverses

Monsieur le Maire, nous souhaiterions revenir sur la concertation sur l’éclairage public qui s’est achevée hier. Nous tenons d’abord à saluer le travail opéré par les agents du SYDER et la qualité des nouveaux équipements installés, qui distribuent une lumière beaucoup plus douce et contribuent à une ambiance apaisante. Cependant, il nous semble que si les modalités de communication autour de cette concertation ont permis d’assurer une large communication, le contenu de celle-ci manquait de clarté. Il était en effet annoncé que des rues de différents quartiers seraient éclairées selon les deux modalités retenues : devait-on comprendre que dans certaines rues, l’éclairage serait abaissé de 80 % tandis que d’autres seraient sans éclairage ? C’est ce que l’on pouvait supposer, mais une visite nocturne dans mon quartier de la Chartonnière m’a permis de constater que les rues Colette et Sévigné, qui ne sont séparées que par un terre-plein, étaient éclairées de la même manière. Fallait-il dans ce cas parcourir les différents quartiers de la commune pour se faire une idée plus précise des deux options soumises au vote ? Nous souhaiterions savoir quel est le nombre de personnes qui ont participé à cette consultation, et si vous pouvez nous en communiquer les résultats.

CAVBS : une politique des petits pas (communiqué de presse)

Le 12 septembre dernier, le Président de la CAVBS, Pascal Ronzière, a présenté un point d’étape à mi-mandat aux élus des 18 communes de l’Agglo.

Sans surprise, il s’est félicité du travail accompli par l’exécutif aux commandes depuis 2020, considérant que nous sommes sur la bonne trajectoire, bien qu’aucune donnée chiffrée et aucune projection des décisions prises à l’horizon 2026 ne soient venues appuyer cette affirmation.

Il a ensuite résumé sa méthode de gouvernance en trois mots : collectif, anticipation et proximité. Mais le collectif dont parle M. Ronzière se limite aux élus, sans prendre en compte la parole des habitants de notre territoire. Ceux-ci ne sont pas associés aux choix qui les concernent, mais seulement consultés quand ces choix sont déjà faits. Quant à l’anticipation, force est de constater que malgré une bonne situation financière, certaines décisions urgentes n’ont pas été prises, par exemple la construction d’une aire d’accueil des gens du voyage, pour laquelle l’Agglo ne respecte toujours pas l’obligation légale, ou encore la gestion des biodéchets, qui ne sera pas opérationnelle au 1er janvier prochain…

Même si nous reconnaissons que les intentions affichées sont parfois bonnes, nous ne pouvons donc pas nous associer au satisfecit du président Ronzière. Des réalisations tardent à venir, dans le contexte de réchauffement climatique et l’urgence qui en découle, alors que nous venons de traverser des périodes de sécheresse et de canicule inédites par leur ampleur ou leur périodicité. Et surtout, certaines décisions vont à l’encontre de l’impératif de transition qui s’impose à nous : un soutien à la filière agricole et viticole qui ne prévoit rien pour les producteurs souhaitant s’installer ou se convertir à l’agriculture biologique, ou des avis favorables donnés à l’extension de gravières à Limas et à Arnas.

Il est donc temps de changer de logiciel, et de passer réellement des paroles aux actes, car comme l’a souligné l’association Alternatiba dans un récent rapport, nous accumulons le retard par rapport aux objectifs posés par l’accord de Paris. C’est pourquoi nous resterons une opposition respectueuse et constructive, mais vigilante et exigeante.

 

Michèle Montagnier, conseillère municipale et communautaire, Villefranche-sur-Saône

Emmanuel Dupit, conseiller municipal et communautaire, Gleizé

Marie-Jeanne Ribeiro, conseillère municipale, Villefranche-sur-Saône

Etienne Allombert, conseiller municipal, Villefranche-sur-Saône

Alain Gay, conseiller municipal, Gleizé

Véronique Grondin-Coupanec, conseillère municipale, Limas

Thierry Girardot, conseiller municipal, Limas

Les élus d’opposition mènent le débat au Conseil d’agglo

Intervention d’Emmanuel Dupit (Gleizé) et de Michèle Montagnier (Villefranche) au Conseil communautaire du 5 juillet (Cf. lien vers l’enregistrement vidéo en fin d’article)

1.1. Convention avec la Région Auvergne Rhône-Alpes pour la mise en place d’aides aux Très Petites Entreprises artisanales et commerciales et d’un appel à projets permanent à l’endroit des artisans/commerçants ou de leurs groupements.

1.2. Convention 2023-2026 de partenariat avec la Chambre de métiers et d’artisanat Auvergne Rhône-Alpes Lyon-Rhône

1.3. Adhésion à l’association Auvergne Rhône-Alpes Entreprises

1.4. Adhésion à l’association ARADEL

1.5. Adhésion à l’association AURA PEP’S

Madame la Vice-Présidente,

Sur le fond, les différentes conventions que vous nous proposez, et qui ont pour but de soutenir les entreprises de notre territoire, plus particulièrement les PME et TPE, sont bien évidemment positives et nous les approuverons sans hésitation.

Un certain nombre de questions restent cependant en suspens :

– cet ensemble de conventions apparaît comme un empilement de dispositifs, certains relevant de la Région, d’autres de la strate européenne, ce qui manque quelque peu de lisibilité et pose la question de savoir si certains de ces dispositifs ne sont pas redondants

– se pose en conséquence la question de la lisibilité de ces dispositifs pour les éventuels bénéficiaires : quelles sont les modalités de communication auprès des entreprises de notre territoire ? Cet empilement ne risque-t-il pas de décourager les plus petites structures, qui n’ont pas de personnel dédié à la levée de fonds ? Notre collectivité a-t-elle prévu de faire appel à un chargé de mission en la matière ?

– enfin, sur la forme même de ces aides, on peut se demander s’il ne serait pas préférable de privilégier des aides au fonctionnement plutôt qu’à l’investissement ; et en l’état actuel, en ce qui concerne le premier dispositif, le seuil retenu de 10 000 euros d’investissement paraît très restrictif, un seuil de 5000 euros pourrait permettre d’intégrer de petits commerçants.

 

3.1. Règlement Local de Publicité Intercommunal (RLPi) : Débat sur les orientations

Il s’agit aujourd’hui de débattre sur les grandes orientations du RLPI. Ce règlement local de publicité qui revêt un enjeu important puisqu’il s’agit de trouver un équilibre entre l’attractivité de notre territoire et une exigence environnementale et sociale forte. Vous nous présentez les grandes orientations qui restent très générales et qui finalement ont peu évolué depuis septembre 2021, date à laquelle il a été décidé d’élaborer un RLPI. Alors, dans ces conditions difficiles de juger sur votre volonté de réduction significative de la publicité. Cette publicité qui est pourtant responsable de nombreuses atteintes environnementales et sociales. En effet, la pollution visuelle et lumineuse a des effets néfastes sur la santé et la biodiversité, elle est source de gaspillage énergétique, sans compter ses effets sur l’incitation à consommer voire surconsommer.

Comme nous l’avions déjà indiqué, nous regrettons que les habitants et les associations de défense de l’environnement n’aient pas été impliqués au moment de la construction du diagnostic afin d’exprimer leurs avis et ressentis. En effet, le diagnostic présenté aujourd’hui ne comporte que des données techniques. Les habitants ne sont donc toujours pas associés à l’élaboration de ce règlement. Pourtant ils sont directement concernés et ils se mobilisent d’ailleurs sur ce sujet important par exemple dénoncer le gâchis que représentent les publicités lumineuses, ils souhaitent une réduction voire une interdiction de la publicité numérique.

 

4.1. DÉVELOPPEMENT DURABLE, TRANSITION ÉNERGÉTIQUE, ENVIRONNEMENT – Signature du Protocole d’intention ou de participation pour la mise en œuvre de la stratégie de production d’Énergie Renouvelable dans le Rhône

Monsieur le Vice-Président,

Nous saluons tout d’abord la volonté de notre collectivité de s’engager résolument dans la voie de la production des énergies renouvelables, levier indispensable à la réussite de notre transition énergétique. L’ambition exprimée dans la feuille de route d’atteindre les 24 % de besoins couverts est vertueuses, mais nous souhaiterions connaître le niveau qui est le nôtre aujourd’hui.

Par ailleurs, nous nous interrogeons sur les modalités retenues pour mettre en œuvre notre stratégie de production d’énergies renouvelables : pourquoi ne pas passer par la création d’une SEM de manière à garder un maximum de contrôle sur cette mise en œuvre ? Quelle sera la place dévolue aux initiatives citoyennes comme Beaujolais Énergie Citoyenne, qui œuvre depuis plusieurs mois sur notre territoire ? Ce type d’initiative ne risque-t-il pas d’avoir du mal à exister face au secteur privé sur lequel vous comptez vous appuyer ?

 

5.2. EAU ET ASSAINISSEMENT, GEMAPI ET RIVIERES – Information concernant les rapports annuels des délégataires Eau et Assainissement

Monsieur le Vice-Président,

Je voudrais attirer votre attention sur un point de vigilance concernant le rapport sur l’eau : en ces temps de sécheresse récurrente, on constate en effet une augmentation du prélèvement et de la production, certes dans un contexte d’augmentation du nombre d’abonnés, mais la baisse de la consommation individuelle annuelle reste faible (mois de 1%).

Par ailleurs, pourriez-vous nous dire où en est notre collectivité dans la mise en place du Plan de Gestion et de Sécurité Sanitaire des Eaux, dont l’échéance est fixée entre 2027 et 2029.

 

6.1. COLLECTE, TRAITEMENT ET VALORISATION DES DÉCHETS – Mise en place et déploiement du tri à la source et de la collecte séparée des biodéchets sur le territoire de la Communauté d’Agglomération Villefranche-Beaujolais-Saône

Monsieur le Président

Vous nous présentez aujourd’hui dans ce rapport vos objectifs de déploiement du tri à la source sur le territoire de l’agglomération. Nous constatons qu’à peine 10 % des habitants de l’agglo sont concernés par des tests sur l’année 2023. Votre rapport n’indique aucun calendrier de déploiement mais seulement une évaluation du nombre de sites de compostage. A la question que je vous posais, Monsieur le Vice Président, en commission sur le calendrier vous avez répondu que les sites de compostages seraient installés sur 2024, 2025 si tout allait bien alors est-ce à dire que ce sera 2026 ? Nous avons donc confirmation que l‘agglo ne respectera pas la loi au 1er janvier 2024, bien évidemment on s’en doutait au vu de la faiblesse des mises en route des tests sur 2023 et du manque d’anticipation.

Aussi, vous nous avez expliqué en commission que l’agglo a eu des difficultés de recrutement et qu’elle rejoint la majorité des communes qui n’ont pas réussi à mettre en place une gestion de leurs biodéchets et pourtant des communes qui ont réussi, il y en a et qui ont même anticipé la loi, grâce à leur volonté politique en investissant dans les moyens humains et financier à la hauteur des enjeux.

En conclusion, nous regrettons fortement ce retard dans la mise en route de la gestion des biodéchet qui représentent encore un tiers de nos poubelles. Le tri à la source des biodéchets est un levier majeur pour éviter le recours à la mise en décharge et à l’incinération qui sont des méthodes polluantes pour l’air, les sols et les nappes phréatiques.

 

8.2. Avis sur la création de la Zone d’aménagement concertée “BELLEROCHE” située sur les communes de Villefranche-sur-Saône, Gleizé et Limas, par le Préfet du Rhône pour la mise en œuvre d’une opération gérée en régie par l’OPAC du Rhône.

Madame la Vice-Présidente,

La rénovation urbaine du quartier de Belleroche est un projet phare au sein de notre agglomération, dont la conception a démarré depuis de nombreuses années. L’épaisseur du dossier qui nous a été soumis montre qu’un travail conséquent de réflexion a été mené sur ce projet dans tous ses aspects. On peut souligner en particulier que les scénarii en termes de mobilités ont fait l’objet d’études précises et détaillées.

De même, on peut saluer la décision de passer par la création d’une ZAC pour mener à bien ce chantier. Encore faut-il que l’acronyme de ce type de structure prenne tout son sens, et c’est là que le bât blesse, car la concertation nécessaire à l’aménagement de cette zone n’a pas été la hauteur de ce qui aurait été nécessaire. En effet, les modalités prévues ont été trop minimalistes pour permettre une vraie prise en compte de la parole des habitants (les 2 demi-journées de permanence technique paraissent bien insuffisantes) ; de plus ces modalités n’ont pas été annoncées de façon suffisamment claire : les afficher au siège de l’Agglo, des mairies et de l’OPAC n’est pas pertinent pour des populations enclavées et peu mobiles. Si l’on ajoute à cela un fonctionnement a minima du conseil citoyen, au sein duquel les représentants des associations d’habitants se plaignent de l’absence d’interlocuteurs institutionnels, mais aussi et surtout le fait que la maison du projet n’est toujours pas opérationnelle, en contravention des obligations légales, force est de constater que la parole des principaux concernés n’est pas suffisamment pris en compte.

Sur le fond de ce dossier, quatre aspects ont retenu notre attention, et je voudrais débuter par la question environnementale, puisque le projet ambitionne l’obtention du label écoquartier, un label dont les modalités d’attribution évoluent d’ailleurs à compter de cette année, et nous aimerions pouvoir être certains que ces évolutions ont bien été prises en compte… On regrettera d’autant plus qu’aucun objectif environnemental ne soit mentionné dans l’introduction du dossier de création de la ZAC. Globalement, celui-ci comporte beaucoup de déclarations de principes sur la stratégie en matière de transition écologique, mais il manque d’éléments concrets sur des aspects essentiels concernant l’atteinte d’objectifs ambitieux, comme le souligne dans son avis la MRAE :

  • sur la gestion des déchets, on s’étonne que l’étude d’impact prévoit une stagnation de leur production, et on se demande quels équipements de tri mieux adaptés sont prévus, comme demandé par les habitants dans le cadre de la concertation. La réponse reste très évasive, et ce ne sont pas les composteurs prévus sur le site du jardin partagé qui suffiront pour répondre aux nouvelles normes en matière de tri des biodéchets.
  • sur la question énergétique, il est aussi fait mention dans l’étude d’impact d’une consommation qui aurait tendance à stagner, alors qu’il s’agirait de la faire diminuer… Quelle « utilisation des ressources naturelles du site telles que le solaire » (p. 22 de la partie 2 de l’étude d’impact) est prévue pour réduire l’émission de GES (« l’objectif de la CAVBS est de parvenir à couvrir plus de 70% des consommations énergétiques du territoire à horizon 2050 par des énergies renouvelables »), en termes quantitatifs ? On ne le saura pas, d’autant qu’aucune réponse à la question de la PPVE sur l’installation d’ombrières solaires n’est apportée. Enfin, aucun calendrier, même indicatif, n’est évoqué pour le projet « Belleroche 100 % EnR et R ».

On regrettera enfin que le projet ne prenne pas appui sur les initiatives déjà existantes dans le quartier, notamment en matière de lutte contre les dépôts sauvages de déchets, car il y a des habitants qui se mobilisent sur cette question, et se sentent souvent bien seuls.

Le second point concerne les services publics, dont le déficit criant dans ce quartier est souligné dans le dossier, comme il est dénoncé depuis des années par les collectifs d’habitants. Là encore, le flou semble régner, et les concepteurs du dossier se paient de mots en évoquant une « offre de services publics particulièrement riche, innovante » (p. 16 de la partie 1 de l’étude d’impact). En effet, là encore, aucune réponse n’est apportée à la question de la PPVE sur le type de services prévus dans le nouveau centre administratif.

Dans ce domaine, un sujet de préoccupation majeur est celui de l’offre scolaire. Nous voudrions attirer votre attention sur les risques liés à la concentration des enfants issus de deux écoles dans un même groupe scolaire : 21 classes sont évoquées, soit 600 enfants (et même 720 selon les prévisions de l’étude sur les mobilités fournie en annexe), c’est l’équivalent d’un collège ! Ce type de projet n’est pas de nature à favoriser une bonne prise en compte des besoins pédagogiques et éducatifs d’enfants de 3 à 11 ans. Il pose aussi la question de la carte scolaire, outil nécessaire à l’atteinte des objectifs de mixité sociale, mis en avant dans les axes fondamentaux du projet de renouvellement urbain. Il est vrai que le gigantisme scolaire semble à la mode pour ce quartier, si l’on ajoute la création prévue d’un second collège dans la cour de l’actuel établissement Maurice Utrillo (décision qui ne relève pas de la compétence de la région comme l’affirme la réponse à la PPVE !)

La question de l’offre commerciale est un troisième point important de ce dossier. Le nouveau centre commercial prévu en remplacement de l’actuel semble sous-dimensionné : 5 à 6 cellules seulement, soit moins que l’existant, pour une surface commerciale quasiment divisée par 4, ce qui interroge sur la diversification des usages du quartier, autre axe fort du projet. On ne peut également que regretter que la proposition de mise en place d’un marché forain n’ait pas été retenue, d’autant qu’il s’agit aussi d’un lieu de convivialité et de vivre ensemble, sans parler de l’opportunité qu’il peut fournir de mettre en relation les consommateurs avec les producteurs locaux ! Enfin, le sujet de l’aide à l’installation de commerçants dans le quartier est balayée de façon assez abrupte dans la réponse à la question posée par la PPVE.

Concernant la question des mobilités, le projet semble plus abouti comme je l’ai dit en préambule, néanmoins il reste fortement dépendant de plusieurs documents de planification à l’échelle de l’Agglo qui n’ont pas encore vu le jour, ce qui ne facilite pas la prospective et encore moins la mise en place de nouvelles habitudes pourtant indispensables à une transition nécessaire et urgente.

Au final, on nous demande de nous prononcer sur un projet dont l’état d’avancement est très inégal, et dont sont cruellement absents les principaux intéressés, à savoir les habitants du quartier de Belleroche. Des habitants que l’on ne peut pourtant pas réduire à des individus passifs, qui subiraient leur quartier aujourd’hui comme demain.

D’abord parce que certains d’entre eux alertent depuis longtemps sur la dégradation de leur cadre de vie (pannes d’ascenseur, aires de jeux inadaptées…), et j’ai eu l’occasion de relayer ces inquiétudes à plusieurs reprises sans résultat probant.

Mais aussi et surtout parce qu’ils vivent concrètement les dommages collatéraux de ce projet de rénovation, comme l’illustrent plusieurs exemples :

  • celui de la collecte des déchets : encombrants, verre, déchets organiques, textile… Aucune solution immédiate n’est apportée, on laisse la situation se détériorer.
  • autre problème souligné dans l’étude d’impact : « un trafic plus important en phase chantier » avec nuisances (sonores, poussières). Qu’est-il prévu pour faire face à ces nuisances qui vont durer pendant des mois voire des années ?
  • celui du relogement : l’objectif d’« Assurer à tous les ménages concernés par les démolitions, un relogement de qualité en respectant leur souhait de localisation géographique » n’est pas toujours respecté, et les relogements ne prennent pas toujours en compte les liens réels existant entre les habitants, ni l’attachement de certains au quartier et les difficultés spécifiques des plus fragiles, en particulier certains aînés qui vivent ici depuis plusieurs décennies.

L’actualité tragique de ces derniers jours doit aussi nous amener à réfléchir à nos pratiques en tant que décideurs : se rassembler devant les mairies comme cela a été fait avant-hier est certes un geste fort, mais il ne doit pas nous exonérer d’une remise en question de nos façons de penser et d’agir. Combien faudra-t-il encore de drames pour nous faire comprendre que la priorité en matière de politique de la ville, et notamment de renouvellement urbain, est de prendre réellement en compte l’avis et la vie des premiers concernés, leurs problématiques, leurs besoins, leurs attentes et aussi parfois leur désespoir, afin de construire avec eux des solutions d’avenir ?

Vote : abstention

 

10.1. Délégation de service public pour la gestion du centre aquatique Le Nautile – rapport d’activité 2022

Monsieur Jambon,

Pourriez-vous nous expliquer pourquoi la contribution d’exploitation de l’Agglo a augmenté de 2021 à 2022 et pourquoi est-elle supérieure de près de 25 % aux éléments contractuels, mais aussi pourquoi l’indemnisation pour pertes d’exploitation a-t-elle été multipliée par 10 entre 2021 et 2022 ?

 

10.2. Modification de la grille tarifaire du centre aquatique Le Nautile

Vote contre

 

Question orale sur la consultation des habitants pour le PLUiH

Monsieur le Président,

Notre collectivité est engagée depuis plus d’un an dans les démarches d’élaboration du futur PLUiH. Ce document revêt une importance cruciale, puisqu’il détermine les évolutions de notre territoire pour les années à venir, tant en matière de logement qu’en ce qui concerne les infrastructures à vocation économique, ou encore en termes de mobilités. En résumé, tout ce qui impacte la vie quotidienne de ses habitants.

Pourtant, ces derniers ne sont que trop peu associés aux décisions qui les concernent. Ainsi, une habitante de l’agglo qui demandait comment elle pourrait participer et donner son avis sur les orientations concernant sa commune s’est vue répondre que des réunions publiques seraient organisées après l’arrêt du PLUiH ! Comment dans ces conditions, les habitants de notre territoire peuvent-ils se sentir impliqués dans la prise de décisions qui les concernent en premier lieu, alors qu’ils découvrent trop souvent les projets d’opérations au moment où ils se réalisent, comme cela a été le cas encore récemment sur le site de l’ancienne cave coopérative de Gleizé ?

Car les dossiers sensibles ne manquent pas, sur lesquels ils sont bien placés pour avoir un avis et émettre des propositions concrètes, puisqu’ils sont les premiers à en subir les effets : pollution aux métaux lourds, et plus globalement, présence d’Installations Classées pour la Protection de l’Environnement potentiellement dangereuses pour les riverains ; manque d’infrastructures dédiées aux mobilités douces, et en particulier aux cyclistes ; nécessaire évolution du réseau de transports en commun pour un maillage plus efficace du territoire, en même temps qu’une meilleure sécurisation de la circulation routière ; préservation des terres agricoles dans un objectif de souveraineté alimentaire ; offre de garde d’enfants encore insuffisante ; le tout dans un contexte d’augmentation régulière de la population de l’agglo, particulièrement sensible au sein de la polarité urbaine, qui rend la question de l’investissement dans de nouveaux équipements essentielle.

Sur tous ces sujets, la première expertise est celle des citoyens, dont le regard et les avis sont tout aussi éclairants que ceux des cabinets d’études. La Métropole de Lyon l’a bien compris, et a mis en place un site internet très complet, dédié à l’information et à la participation des citoyens sur ses projets d’urbanisme.

Alors Monsieur le Président, pourriez-vous nous dire comment vous comptez intégrer activement et efficacement les habitants de notre territoire à l’élaboration du futur PLUiH et à la nécessaire création d’infrastructures dans un contexte de croissance démographique continue de notre territoire ?

 

Question orale sur les enquêtes sanitaire et environnementale Metaleurop

Monsieur le Président.

Alors que la société Campine a fait l’objet le 6 juin dernier d’un nouvel arrêté préfectoral de mise en demeure pour son site d’Arnas, précédemment géré par les sociétés Metaleurop puis Recylex, pour n’avoir pas transmis son plan d’opération interne suite au changement d’exploitant, je souhaite de nouveau attirer votre attention sur les défaillances des campagnes de détection des pollutions liées à l’activité de ce site.

La première de ces défaillances concerne les personnes ciblées par l’enquête sanitaire. Outre que certaines personnes ayant vécu dans le périmètre concerné et déménagé depuis ne sont pas concernées par cette campagne, un certain nombre de familles y résidant toujours n’ont pas pu en bénéficier. J’en veux pour preuve un exemple, qui est tout simplement le mien. J’ai emménagé  dans le quartier de la Croix Fleurie, sur la commune d’Arnas, en 2002, avant de déménager dans le quartier de la Chartonnière à Gleizé en 2011. Mes trois enfants ont donc grandi, et vivent encore dans le périmètre concerné par les rejets de Metaleurop. Or je n’ai jamais reçu le courrier m’invitant à les faire dépister, et quand j’ai tenté de l’obtenir, cela s’est révélé un véritable parcours du combattant : la sous-préfecture, très difficilement joignable, m’a renvoyé vers l’ARS, qui m’a demandé de lui rédiger un courriel, ce que j’ai fait en avril dernier. Sans réponse à ce message au bout de deux mois, j’ai rappelé l’ARS qui m’a demandé de renouveler mon courriel, pour lequel je suis à nouveau sans réponse depuis un mois.

Combien d’autres familles sont dans le même cas que le mien ? Et si un élu comme moi, particulièrement au fait de ce dossier, ne parvient pas à obtenir de réponse à ses demandes, et à faire dépister ses enfants, pensez-vous sincèrement que le citoyen moins au fait de ce dossier aura la ténacité d’affronter ce même parcours du combattant ?  Je ne reviendrai pas sur la méthode de dépistage choisie, qui peut décourager certaines familles de se faire dépister, alors qu’un simple prélèvement capillaire aurait permis une meilleure participation.

Mais je souhaiterais pointer une autre défaillance, révélée récemment par le lanceur d’alerte Jean-Pierre Andry, et qui concerne cette fois l’enquête environnementale : en effet, celle-ci se base essentiellement sur l’hypothèse de rejets de poussières au sol, et ne prend pas en compte la possibilité d’un brassage des particules dangereuses via les flux d’air, notamment ceux véhiculés par les VMC. Ce choix méthodologique est lui aussi de nature à mésestimer l’importance des résidus de la pollution engendrée par l’usine d’Arnas.

Pouvez-vous nous indiquer, Monsieur le Président, de quelle manière vous comptez dénoncer ces manquements, qui portent atteinte à la crédibilité de l’action des services de l’État, et apporter une information la plus sincère et transparente possible aux habitants du périmètre concerné, de manière à ce que nous puissions enfin évaluer avec précision l’étendue des dégâts, et trouver des solutions efficaces pour les victimes ?

 

Enregistrement vidéo à retrouver sur la chaine Youtube de l’Agglo

20:50 du tri des biodéchets
44:17 règlement local de publicité
55:10 production des énergies renouvelables
1:08:57 aide aux TPE et PME
1:25:40 rapport du délégataire sur l’eau
1:42:11 ZAC de Belleroche
2:22:34 rapport du délégataire du Nautile
235:50 consultation des habitants pour le PLUiH
2:47:30 enquêtes sanitaire et environnementale Metaleurop

 

 

 

 

 

ZAC de Belleroche : construire l’avenir avec les habitants

Interventions d’Emmanuel Dupit, élu d’opposition Gleizé Renouveau, lors de l’examen en Conseil municipal (3 juillet) et en Conseil communautaire (5 juillet) du projet de création d’un Zone d’Aménagement Concertée (ZAC) à Belleroche.

NB : cet article est enrichi de nombreux liens vers des définitions ou vers des articles que nous avons publiés sur le sujet.

Monsieur le Maire / Madame la Vice-Présidente

La rénovation urbaine du quartier de Belleroche est un projet phare au sein de notre agglomération, dont la conception a démarré depuis de nombreuses années. L’épaisseur du dossier qui nous a été soumis montre qu’un travail conséquent de réflexion a été mené sur ce projet dans tous ses aspects. On peut souligner en particulier que les scénarii en termes de mobilités ont fait l’objet d’études précises et détaillées.

De même, on peut saluer la décision de passer par la création d’une ZAC pour mener à bien ce chantier. Encore faut-il que l’acronyme de ce type de structure prenne tout son sens, et c’est là que le bât blesse, car la concertation nécessaire à l’aménagement de cette zone n’a pas été la hauteur de ce qui aurait été nécessaire. En effet, les modalités prévues ont été trop minimalistes pour permettre une vraie prise en compte de la parole des habitants (les 2 demi-journées de permanence technique paraissent bien insuffisantes) ; de plus ces modalités n’ont pas été annoncées de façon suffisamment claire : les afficher au siège de l’Agglo, des mairies et de l’OPAC n’est pas pertinent pour des populations enclavées et peu mobiles. Si l’on ajoute à cela un fonctionnement a minima du Conseil citoyen, au sein duquel les représentants des associations d’habitants se plaignent de l’absence d’interlocuteurs institutionnels, mais aussi et surtout le fait que la Maison du projet n’est toujours pas opérationnelle, en contravention des obligations légales, force est de constater que la parole des principaux concernés n’est pas suffisamment pris en compte.

Sur le fond de ce dossier, quatre aspects ont retenu notre attention, et je voudrais débuter par la question environnementale, puisque le projet ambitionne l’obtention du label écoquartier, un label dont les modalités d’attribution évoluent d’ailleurs à compter de cette année, et nous aimerions pouvoir être certains que ces évolutions ont bien été prises en compte… On regrettera d’autant plus qu’aucun objectif environnemental ne soit mentionné dans l’introduction du dossier de création de la ZAC. Globalement, celui-ci comporte beaucoup de déclarations de principes sur la stratégie en matière de transition écologique, mais il manque d’éléments concrets sur des aspects essentiels concernant l’atteinte d’objectifs ambitieux, comme le souligne dans son avis la MRAE :

  • sur la gestion des déchets, on s’étonne que l’étude d’impact prévoit une stagnation de leur production, et on se demande quels équipements de tri mieux adaptés sont prévus, comme demandé par les habitants dans le cadre de la concertation. La réponse reste très évasive, et ce ne sont pas les composteurs prévus sur le site du jardin partagé qui suffiront pour répondre aux nouvelles normes en matière de tri des biodéchets.
  • sur la question énergétique, il est aussi fait mention dans l’étude d’impact d’une consommation qui aurait tendance à stagner, alors qu’il s’agirait de la faire diminuer… Quelle « utilisation des ressources naturelles du site telles que le solaire » (p. 22 de la partie 2 de l’étude d’impact) est prévue pour réduire l’émission de GES (« l’objectif de la CAVBS est de parvenir à couvrir plus de 70% des consommations énergétiques du territoire à horizon 2050 par des énergies renouvelables »), en termes quantitatifs ? On ne le saura pas, d’autant qu’aucune réponse à la question de la PPVE sur l’installation d’ombrières solaires n’est apportée. Enfin, aucun calendrier, même indicatif, n’est évoqué pour le projet « Belleroche 100 % EnR et R ».

On regrettera enfin que le projet ne prenne pas appui sur les initiatives déjà existantes dans le quartier, notamment en matière de lutte contre les dépôts sauvages de déchets, car il y a des habitants qui se mobilisent sur cette question, et se sentent souvent bien seuls.

Le second point concerne les services publics, dont le déficit criant dans ce quartier est souligné dans le dossier, comme il est dénoncé depuis des années par les collectifs d’habitants. Là encore, le flou semble régner, et les concepteurs du dossier se paient de mots en évoquant une « offre de services publics particulièrement riche, innovante » (p. 16 de la partie 1 de l’étude d’impact). En effet, là encore, aucune réponse n’est apportée à la question de la PPVE sur le type de services prévus dans le nouveau centre administratif.

Dans ce domaine, un sujet de préoccupation majeur est celui de l’offre scolaire. Nous voudrions attirer votre attention sur les risques liés à la concentration des enfants issus de deux écoles dans un même groupe scolaire : 21 classes sont évoquées, soit 600 enfants (et même 720 selon les prévisions de l’étude sur les mobilités fournie en annexe), c’est l’équivalent d’un collège ! Ce type de projet n’est pas de nature à favoriser une bonne prise en compte des besoins pédagogiques et éducatifs d’enfants de 3 à 11 ans. Il pose aussi la question de la carte scolaire, outil nécessaire à l’atteinte des objectifs de mixité sociale, mis en avant dans les axes fondamentaux du projet de renouvellement urbain. Il est vrai que le gigantisme scolaire semble à la mode pour ce quartier, si l’on ajoute la création prévue d’un second collège dans la cour de l’actuel établissement Maurice Utrillo (décision qui ne relève pas de la compétence de la région comme l’affirme la réponse à la PPVE !)

La question de l’offre commerciale est un troisième point important de ce dossier. Le nouveau centre commercial prévu en remplacement de l’actuel semble sous-dimensionné : 5 à 6 cellules seulement, soit moins que l’existant, pour une surface commerciale quasiment divisée par 4, ce qui interroge sur la diversification des usages du quartier, autre axe fort du projet. On ne peut également que regretter que la proposition de mise en place d’un marché forain n’ait pas été retenue, d’autant qu’il s’agit aussi d’un lieu de convivialité et de vivre ensemble, sans parler de l’opportunité qu’il peut fournir de mettre en relation les consommateurs avec les producteurs locaux ! Enfin, le sujet de l’aide à l’installation de commerçants dans le quartier est balayée de façon assez abrupte dans la réponse à la question posée par la PPVE.

Concernant la question des mobilités, le projet semble plus abouti comme je l’ai dit en préambule, néanmoins il reste fortement dépendant de plusieurs documents de planification à l’échelle de l’Agglo qui n’ont pas encore vu le jour, ce qui ne facilite pas la prospective et encore moins la mise en place de nouvelles habitudes pourtant indispensables à une transition nécessaire et urgente.

Au final, on nous demande de nous prononcer sur un projet dont l’état d’avancement est très inégal, et dont sont cruellement absents les principaux intéressés, à savoir les habitants du quartier de Belleroche. Des habitants que l’on ne peut pourtant pas réduire à des individus passifs, qui subiraient leur quartier aujourd’hui comme demain.

D’abord parce que certains d’entre eux alertent depuis longtemps sur la dégradation de leur cadre de vie (pannes d’ascenseur, aires de jeux inadaptées…), et j’ai eu l’occasion de relayer ces inquiétudes à plusieurs reprises sans résultat probant.

Mais aussi et surtout parce qu’ils vivent concrètement les dommages collatéraux de ce projet de rénovation, comme l’illustrent plusieurs exemples :

L’actualité tragique de ces derniers jours doit aussi nous amener à réfléchir à nos pratiques en tant que décideurs : se rassembler devant les mairies comme cela a été fait avant-hier est certes un geste fort, mais il ne doit pas nous exonérer d’une remise en question de nos façons de penser et d’agir. Combien faudra-t-il encore de drames pour nous faire comprendre que la priorité en matière de politique de la ville, et notamment de renouvellement urbain, est de prendre réellement en compte l’avis et la vie des premiers concernés, leurs problématiques, leurs besoins, leurs attentes et aussi parfois leur désespoir, afin de construire avec eux des solutions d’avenir ?

Pique-nique Gleizé Renouveau : le mot du co-président

Chers ami·es

Depuis nos dernières retrouvailles au parc de Haute Claire, voilà déjà une année de passée.

Merci à vous pour votre présence, nous voici tous ensemble un groupe soudé et mobilisé.

Un groupe pour GRInfoter(1), boite aux lettrer, CM et CA préparer, enquêter et porte à porter.

Orchidées rechercher, déchets ramasser, sous les slogans défiler, le Maire écouter, halluciner et regretter, PPVE(2) participer, pour les collèges respirer.

Tous ces chantiers, menés patiemment et collectivement, pour que notre quartier, notre commune, n’oublient pas de bouger, évoluer, transitionner.

Oui, des arbres ont étés plantés, des enrobés perméables coulés, des aires de jeux remaniées, des lampadaires rhabillés, des passerelles posées, des commerces dans un village inaugurés, des mauvaises herbes grillées, une salle des fêtes isolée, des RT(3) appliqués, un plan de circulation redistribué, une bande cyclable dessinée, une cantine rénovée, une école renommée, des immeubles surélevés, mais cela ne suffit pas à nous faire pas rêver.

Car nous savons, même si cela peut nous chambouler, que tout va et doit être changé.

Et ce que nous portons et souhaitons c’est une dynamique, un élan collectif, une vision porteuses d’espoirs et d’avancées.

Une commune comme Gleizé ne peut s’isoler et se figer.

Les quartiers doivent se décloisonner, les consultations citoyennes se développer, les jeunes être épaulés et fixés, les commerces et associations motivés, les choix difficiles être tranchés et co-développés, les moins aisés être aidés, la fatalité de l’insécurité et de la peur de l’autre balayés par les maisons et les fêtes de quartier, les parkings bitumés et radars supplantés par les allées boisées.

Et nous Gleizé Renouveau, nous aspirons et transmettons ces idées.

Un petit groupe de passionnés, sur qui il faudra compter lors des trois prochaines années.

A votre santé !

Lionel FRANÇOIS

(1) rédiger le GRInfos, Gleizé Renouveau Infos

(2) Participation du public par voie électronique

(3) Règlements thermiques

« Faible maturité administrative », un choix très politique

Alors que par deux fois, quelques jours avant les élections municipales de 2014 et de 2020, la CANOL, association de contribuables lyonnais, désignait Gleizé comme l’une des communes les mieux gérées du Rhône, apportant ainsi un sérieux coup de pouce à la majorité sortante, voici qu’aujourd’hui la Chambre régionale des comptes Auvergne Rhône-Alpes donne un tout autre avis, et pointe dans son rapport d’audit de nombreuses défaillances dans la gestion de la commune (à lire ici le rapport complet et là la synthèse). Alors comment expliquer une telle différence d’appréciation ?

Pour comprendre cela, il faut remonter aux années Lamure, qui fut maire de Gleizé de 1989 à 2015. Sous sa gouvernance, une part très significative du budget de fonctionnement était reversée au budget d’investissement. Ce choix était justifié par le fait qu’il permettait de maintenir un faible taux d’imposition et de réduire le recours à l’emprunt. L’encours de la dette par habitant en 2014 était de 68€, contre 870€ dans les communes de même taille, et le taux de la taxe d’habitation était de 9,8%, contre 14,5% en moyenne dans les communes comparables. Voilà pourquoi la CANOL applaudissait des deux mains. Mais à y regarder de plus près, ce choix politique est en fait particulièrement contestable.

D’abord, parce que n’importe quel gestionnaire vous dira que financer des projets de long terme (l’investissement) avec de l’argent de court terme (le fonctionnement) n’est pas une bonne pratique en soi, surtout durant toutes ces années où les taux d’intérêts étaient extrêmement faibles, voire négatifs ! Autrement dit, un « bon père de famille » n’économise pas sur le goûter de ses enfants pour acheter une voiture.

Ensuite, parce le budget de fonctionnement ainsi ponctionné ne permettait pas la mise en place de certains services rendus à la population, notamment ceux qui auraient permis une véritable politique sociale en direction des familles les plus modestes. Mme Lamure se justifiait en insistant sur le fait que Gleizé, faute d’activités économiques sur son territoire, était particulièrement « pauvre ». Mais pendant toutes ces années qu’elle était maire, la commune a perdu 10% de sa population, ce qui réduisait d’autant la base de calcul des dotations de l’Etat.

Enfin, et c’est peut-être le plus important, ces économies drastiques effectuées sur le fonctionnement se faisaient aussi au détriment du recrutement de personnels qualifiés. D’où cette critique sévère formulée par la Chambre régionale des comptes : « en définitive, la commune affiche une faible maturité administrative qui a des conséquences importantes sur la qualité de sa gestion et conduit à des irrégularités qu’elle doit impérativement corriger ». A tout vouloir contrôler elle-même, et malgré la bonne volonté de son directeur général des services d’alors, Mme Lamure a commis de nombreuses erreurs. Et lorsque M. de Longevialle, son premier adjoint, prendra sa suite en 2015, il poursuivra sur la même lancée.

Depuis la fin des années 2000, les élus de l’opposition ont réclamé en vain plus de transparence, la fin des transferts massifs du fonctionnement vers l’investissement, le recours raisonné à l’emprunt, ou pourquoi pas une petite augmentation des impôts locaux. A chaque fois, la majorité écartait ces propositions, avec le ton méprisant dont elle est coutumière. Lors de la campagne de 2020, notre colistier Sébastien Ollier* avait bien décrit la situation dans un article intitulé « Stop à l’hémorragie budgétaire pour financer l’investissement » (à lire ici, en 2e partie de la publication), et dans lequel il évoquait une « erreur manifeste de gestion et une mauvaise allocation des ressources versées par l’État ».

Ces deux dernières années, malgré l’absence persistante d’un programme pluriannuel d’investissement présenté en conseil municipal (problème également soulevé la Chambre régionale des comptes), on peut noter un infléchissement positif de la politique budgétaire menée par M. de Longevialle. Il faut dire que le financement des infrastructures nécessaires à l’accueil de 33% d’habitants supplémentaires sur la durée de son mandat (sic !) l’oblige à trouver de nouvelles marges de manœuvre. Par ailleurs, le recrutement récent d’un directeur financier et d’un responsable de la commande publique devrait permettre à la municipalité d’en finir avec une certaine forme d’amateurisme. C’est une bonne chose pour la commune.

Mais à vouloir justifier les pratiques du passé comme étant non pas la résultante d’une « faible maturité » mais simplement de « faibles moyens » disponibles, comme il l’a fait en conseil municipal le 5 juin dernier, M. de Longevialle fait mine d’oublier que la politique est avant tout une affaire de choix, et que ces choix, il faut les assumer. En ce sens, la Chambre régionale des comptes remet les pendules à l’heure. Et les 11 recommandations de son rapport d’audit, sur lesquelles nous reviendrons ultérieurement, nous paraissent comme autant de balises sur le chemin que doit emprunter sans tarder l’exécutif municipal.

Alain Gay, conseiller municipal d’opposition depuis 2008

* depuis, M. Ollier a quitté le groupe Gleizé Renouveau pour rejoindre le groupe qui se dit « indépendant », mais qui vote sans aucune réserve tous les budgets proposés par la majorité…