A l’occasion d’une délibération concernant la vente de logements sociaux de la résidence Montcalm par Alliade Habitat, Alain Gay, pour le groupe d’opposition Gleizé Renouveau, a alerté sur les besoins de relogement des familles expulsées de Belleroche (Conseil municipal du 5 juillet 2021).
« Madame l’adjointe à la vie sociale et familiale
Si dans son principe nous approuvons ce projet de vente qui permet un parcours résidentiel pour des ménages modestes, nous restons cependant très attachés à ce que notre commune participe à une offre sociale locative suffisante. La destruction des 200 logements de la Barre des cygnes, à Belleroche, a laissé dans l’impasse des locataires, qui n’ont pas retrouvé des conditions de tarifs et de proximité comparables à leur ancien logement. On peut craindre le même scénario avec la Résidence « Les alouettes », dont seuls 40% des ménages sont actuellement relogés. Or dans un document officiel de l’Agglo, présenté au Conseil citoyen de Belleroche le 16 juin, on peut lire ceci :
‘Point d’alerte sur la position de Gleizé, du fait de sa non-participation à l’effort de relogement des Alouettes […] ce qui entraine des difficultés supplémentaires pour l’OPAC’.
Alors madame l’adjointe, si comme vous nous rendons un avis positif au projet de vente d’Alliade Habitat, nous souhaitons profiter de cette délibération pour réaffirmer que notre commune doit prendre toute sa part dans les conséquences du projet de rénovation urbaine de Belleroche ».
Monsieur de Longevialle répond que Gleizé prend plus que sa part en terme de logements sociaux (ce qui est vrai), mais qu’il souhaite pouvoir choisir sur dossier les familles à reloger dans le quartier des Rousses. On se demande bien sur quels critères un tel choix peut être fait et si ceci est bien légal ! Avec une telle exigence, on comprend mieux pourquoi Mme Privat, l’adjointe à la vie sociale et familiale, insiste sur « les énormes efforts » que doivent produire les bailleurs pour reloger tout le monde au cas par cas !
Mais si nous ne contestons pas les efforts fournis par les bailleurs pour reloger les familles, nous n’oublions pas non plus la brutalité dont ils peuvent faire preuve. Une situation dénoncée par Danielle Lebail lors du Conseil d’Agglo du 1er juillet dernier :
« J’ai été sollicité par une habitante des allées 450-452-454-456 de la rue Pierre Montet. Cette dernière, vivant avec son mari depuis 47 ans dans cet immeuble, a appris par un courrier qu’elle allait devoir déménager. Je vous cite la lettre :
‘Parmi les nombreuses opérations apportant des changements majeurs dans votre quartier, la démolition de votre allée vous concerne personnellement… et rend votre déménagement nécessaire… Nous aurions souhaité vous convier à une réunion publique mais la situation actuelle ne nous le permet pas. Grâce à un bureau d’étude missionné par Alliade Habitat, un rendez-vous personnalisé vous sera proposé’.
Vous noterez qu’à part la nouvelle du déménagement il n’y a aucune indication de date pour la destruction, et c’est le flou artistique pour le reste. Monsieur le Président, c’est à un cri désespéré que nous avons dû faire face, une envie de ne plus vivre tant le choc de la nouvelle et des conditions de sa connaissance a été violent. Un rendez-vous personnel humain aurait dû remplacer le courrier reçu par cette dame.
Autre témoignage éclairant, ce message relayé par la page Facebook Le quartier Belleroche :
Monsieur Thomas Ravier, je vous interpelle au nom des habitants du quartier au sujet du projet de destruction de nos immeubles et du déplacement forcé de plusieurs familles qui n’ont rien demandé. N’ayant pu partir en vacances cet été comme de nombreuses familles de Belleroche, j’ai passé les mois de juillet et août derniers à discuter avec des gens dont les immeubles étaient menacés à court terme. Ce qui ressort de ces discussions est toujours la même chose :
- les habitants n’ont pas été consultés
- ils ne veulent pas quitter leurs appartements car ils s’y sentent très bien
- ils vivent ça comme une injustice car certains occupent leur logement depuis plus de 35 ans et leur loyer mensuel ont largement payé le coût des bâtiments
- ils aimeraient pouvoir discuter sérieusement avec vous de ce projet qu’ils considèrent tous comme malhonnête
- ils savent pertinemment que les propositions de relogement qui leur seront faites n’offrent ni la même qualité de construction (cloisons en placo ridicules), ni la même surface (du F5 on veut les envoyer en F3), ni des mêmes agencements (de la cuisine séparée on veut les mettre dans des cuisines “américaines”), ni des mêmes conditions de chauffage (du collectif à l’individuel) et encore moins des mêmes loyers (de 400 à 600€ par mois).
Bref, les habitants de Belleroche sont vraiment en colère car ils n’ont rien demandé. Nous aimerions donc en parler avec vous. Cordialement.
Des propos somme toute très mesurés si on les compare aux arguments de l’association Droit au Logement : https://www.droitaulogement.org/2021/03/lanru-nous-chasse-pas-touche-a-nos-quartiers/