Intervention d’Emmanuel Dupit lors du vote du budget primitif 2022
Monsieur le Maire,
Nous nous sommes déjà exprimés lors du Débat d’Orientation Budgétaire sur les grandes lignes de votre projet, et plus particulièrement sur le manque de lisibilité à moyen ou long terme de votre politique, en l’absence d’un véritable Plan Pluriannuel d’Investissement. Cela se confirme à la lecture des documents qui nous ont été fournis, et je ne m’y attarderai donc pas ce soir.
Nous regrettons par ailleurs qu’aucune de nos propositions, qui avaient pour but de contribuer de manière constructive à l’élaboration du budget 2022, n’ait été prise en compte : on ne trouve par exemple aucune trace dans les recettes d’investissement de la sollicitation d’aides de l’Etat dans le cadre du plan France Relance, et notamment du Plan d’investissement exceptionnel pour les bibliothèques, suggestion que vous aviez pourtant jugée pertinente.
Nous tenons également à réaffirmer que l’investissement de plus de 215 000 euros dans la mise en place d’un système de vidéoprotection, dont l’efficacité est pour le moins sujette à caution, nous semble relever d’une utilisation peu pertinente de l’argent des Gleizéen.nes.
Mais le point essentiel que nous voulons soulever ce soir concerne les dépenses en matière sociale. Nous tenons à exprimer notre incompréhension face à la baisse d’un tiers de la subvention allouée au CCAS, et plus encore, face à la raison invoquée pour justifier cette baisse, à savoir un résultat d’exercice 2021 excédentaire, sachant par ailleurs que notre demande d’avoir accès aux comptes-rendus du Conseil d’Administration de cette structure, formulée lors du conseil municipal du 10 janvier, est restée sans réponse.
Pour nous, cet excédent ne doit pas être lu comme un indicateur de bonne santé financière garantissant le maintien d’un niveau d’engagement équivalent aux années précédentes, mais plutôt comme le signe que les besoins en matière d’accompagnement social ne sont pas assez pris en charge. L’accompagnement social que met en place la commune ne saurait se limiter à l’instruction des dossiers de demande d’aides, il doit passer en premier lieu par l’information. Or cette information n’est pas rendue accessible aux potentiels bénéficiaires : pas un mot dans les 60 pages du dernier Gleizé magazine, ni dans les 3 derniers Gleizé Infos ; aucune information pratique sur le site internet de la commune ; et pas la moindre mention dans l’application CityAll… Lorsque le mot « social » apparait dans la communication de la mairie, c’est pour être associé aux ainés, jamais aux familles les plus modestes !
Pourtant la pauvreté existe à Gleizé, dans les quartiers populaires comme dans les secteurs ruraux de la commune. Au vu du contexte inflationniste actuel, marqué par la flambée du prix des énergies et des denrées alimentaires de base, nul doute que cette pauvreté continuera à exister, et probablement à s’accentuer dans les mois qui viennent.
Le Pacte pour la transition, proposé par un collectif de citoyens du Beaujolais, et signé par la liste Gleizé Renouveau qui a porté 5 élus à ce conseil, invite chaque commune à jouer son rôle « pour prévenir le basculement dans l’exclusion des publics vulnérables en proposant des accompagnements pour les personnes et familles en difficulté, notamment au travers des financements de solidarité, pour des difficultés relatives au paiement du loyer, des charges et des frais relatifs à la fourniture d’eau, d’énergie et de services téléphoniques ». Cela ne peut se faire à moyens constants, et encore moins avec une subvention en baisse comme vous le proposez. C’est pourquoi nous voterons contre votre projet de budget.