Lors du conseil municipal du 11 juillet, Emmanuel Dupit, élu du groupe d’opposition Gleizé Renouveau, est intervenu suite à la présentation du prochain Plan d’aménagement et de développement durable, pour souligner le danger qu’il y a de construire plus d’un millier de logements sans développer au préalable les infrastructures nécessaires. Il est également intervenu sur le redécoupage de la carte scolaire de la commune.
Élaboration du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUIH), débat sur le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD)
Monsieur le Maire,
A propos du PADD, nous nous sommes déjà exprimés publiquement lors du Conseil communautaire du 24 mars dernier. Nous avions alors approuvé les grandes orientations de ce plan, en particulier la volonté de faire de la transition écologique l’un des piliers de l’aménagement et du développement de l’agglomération. Nous avions fait des propositions sur la synergie entre les parties rurales et urbaines, la végétalisation pour affronter les canicules, l’aide à l’installation de commerces de proximité, la diversification et la relocalisation de notre mix énergétique, ou encore la souveraineté alimentaire. Pour un inventaire exhaustif de nos propositions, je vous renvoie au texte intégral de notre intervention, disponible comme toujours et en toute transparence sur le blog de Gleizé renouveau.
Nous regrettons cependant que ce PADD ne fixe pas d’objectifs chiffrés dans certains domaines, en particulier concernant les mobilités, contrairement à ce que préconise le Code de l’Urbanisme. Cette absence d’objectifs chiffrés risque de faire de ce plan une simple déclaration de bonnes intentions dans ce domaine en particulier. Nous le regrettons d’autant plus que nous avions aussi, ce 24 mars, souligné le nécessité d’ouvrir un débat sur le rythme de construction des logements sur notre territoire. Car comme vous l’avez rappelé, ce sont plus d’un millier de logements qui doivent être construits entre 2018 et 2032, correspondant à des programmes en cours ou à venir, ce qui représente environ 3000 habitants supplémentaires, soit plus du tiers de la population actuelle !
Aussi, la question du développement des infrastructures sera cruciale dans un avenir immédiat ! Par exemple, dans notre commune constituée d’un archipel de quartiers dont seul le bourg est réellement doté de commerces et de services de proximité, et où une partie de la voirie est déjà saturée, qu’est-il envisagé concrètement pour développer massivement les déplacements en modes doux et le transport collectif ? Et ces milliers de nouveaux habitants, pourront-ils seulement trouver un emploi localement, et construire un véritable projet de vie sur notre territoire, ou vont-ils accroitre encore la mobilité pendulaire avec la Métropole ?
Après 30 années durant lesquels la commune a perdu 10% de sa population, nous craignons que cette fulgurante accélération des constructions de logements nous fasse prendre le risque d’un dérapage incontrôlé. Le développement, pour être durable, doit reposer sur un bon équilibre entre activités économiques, bien-être social et réduction de l’empreinte écologique. Il ne peut avoir lieu sans une croissance maitrisée. Monsieur le Maire, ne serait-il pas raisonnable de réduire la voilure, et de conditionner les autorisations de construction aux progrès réellement constatés dans le développement des infrastructures nécessaires à l’accroissement du nombre d’habitants ?
Sectorisation périmètres scolaires des écoles maternelles et élémentaires
Monsieur l’adjoint aux affaires scolaires,
La modification de la sectorisation concernant la rue de Tarare nous pose question pour deux raisons. Tout d’abord, parce que la sectorisation est un outil qui permet de créer de la mixité sociale, et donc de lutter contre des phénomènes de « ghettoïsation scolaire » dont on connaît les effets néfastes pour les enfants comme pour les équipes enseignantes et l’ensemble des personnels qui exercent dans des établissements réputés difficiles.
Donner le choix aux familles de se tourner vers les écoles Robert Doisneau ou Benoît Branciard risque donc de nuire à la mixité et in fine aux effectifs des écoles de Belleroche (Jacques Prévert et Pierre Montet), qui pâtissent d’a priori négatifs du fait de leur localisation, et auront donc plus de difficultés à attirer certaines familles.
Par ailleurs, ce choix risque fort d’être contraint par des problématiques de mobilité, la distance entre la rue de Tarare et les écoles du bourg de Gleizé ou de Chervinges étant de 2 à 5 fois supérieure à celle qui les sépare des écoles de Belleroche. Or ces trajets ne sont pas ou peu desservis par les lignes de bus aux horaires scolaires, et l’on peut concevoir qu’il soit difficile de faire un trajet de 15 à 20 mn à pieds en hiver quand on travaille. Ceux qui ont un véhicule (les plus favorisés) pourront ainsi faire leur choix en toute liberté, quand ceux qui n’en ont pas ou qui n’en ont qu’un par ménage, ne bénéficieront pas de ce choix et seront de fait assignés à leurs écoles de secteur.
Le sujet de la carte scolaire rejoint ici directement celui du manque d’infrastructures adaptées à la croissance de la population que nous évoquions lors du débat sur le PADD. Cette imbrication illustre s’il en était besoin l’importance de répondre aux enjeux sociaux et environnementaux de la croissance urbaine par des mesures concrètes dont les habitants peuvent directement bénéficier.