Contribution de l’association citoyenne Gleizé Renouveau à la concertation publique animée par l’Agglo de Villefranche concernant le projet d’extension de la gravière d’Arnas
Le dossier de concertation proposé au public n’évoque que les avantages potentiels du projet, sans envisager le moindre inconvénient. De fait, ce dossier tient plus de la plaquette promotionnelle que d’une réelle étude destinée à éclairer les citoyens.
En effet, l’activité d’extraction des granulats n’est pas sans conséquences sur l’environnement. Ces matériaux servent à fabriquer du béton à l’aide d’un procédé particulièrement énergivore et qui contribue de manière massive au réchauffement climatique par la production d’une grande quantité de dioxyde de carbone.
Notre association tient à préciser une donnée de bon sens partagée par tous les scientifiques ainsi que par le Schéma départemental des gravières du Rhône : « l’extraction des matériaux entraine l’amenuisement des réserves et modifie l’environnement ». Ce même schéma départemental suggère des alternatives, comme l’utilisation de roches massives ou le soutien aux filières de recyclage. Pourquoi ces options ne figurent-elles pas dans le rapport ?
Enfin, nous nous étonnons, à la lecture de ce même schéma départemental de voir que les tonnages utilisés dans les usines de produits béton moulés sur la zone Villefranche sont très proches de ceux de la Zone Lyon, alors que Villefranche ne représente que 10 % des besoins de granulats. Ainsi l’argument selon lequel il faudrait soutenir la construction locale ne nous convainc pas. Il s’agit plutôt d’un soutien à un acteur économique, Plattard, exportateur de ses produits bétons moulés en usine, à des tonnages bien supérieurs aux besoins réels du territoire Val de Saône.
Mais comme pour mieux détourner l’attention de ces enjeux, ce projet d’extension de l’activité d’extraction est associé à celui de la remise en état du site, présenté comme une occasion de « pérenniser le travail engagé pour protéger la nature » !
Faut-il rappeler que la remise en état du site est une obligation légale, elle ne découle pas de l’extension de la zone exploitée ! Même sans cette extension, le site devra être remis en état et pourra tout aussi bien redevenir un « site exemplaire ».
De plus, il y a lieu de s’interroger sur la nature du remblaiement qui sera utilisé. Qui garantira que les terres excavées utilisées ne sont pas polluées ? Le récent scandale de l’enfouissement illégal de déchets du chantier du Grand Paris nous rappelle que les services de contrôle de l’Etat ne disposent pas des moyens suffisants.
Que l’Agglo de Villefranche fasse la promotion d’une activité économique néfaste pour l’environnement, c’est une chose. Mais qu’elle veuille nous faire prendre des vessies pour des lanternes, la ficelle est un peu grosse !
Nous sommes résolument opposés à ce projet d’extension de la carrière d’Arnas.
Maryse Dondé et Lionel François, co-président·es