Parc d’activités de l’Ile Porte : cette pollution qui dérange

Nouvelle arlésienne des grands aménagements locaux (on se souvient de l’arrivée d’Ikéa et des promesses d’emplois du candidat Perrut en 2008), le projet de l’Ile Porte connait un nouveau rebond avec la présentation d’un n-ième dossier de réalisation… Mais ce « parc d’activité à haute valeur environnementale », où il fera bon vivre et travailler selon le dernier journal de l’Agglo (p11), est riverain d’une déchetterie de bonne taille, ayant accueilli des dépôts illégaux de cendres d’incinérateur, et d’un échangeur autoroutier. Et c’est sans compter des pollutions anciennes aux métaux lourds. C’est pourquoi Emmanuel Dupit, élu gleizéen du groupe d’opposition, a interpellé Mme Cadi, vice-présidente au Développement économique, lors de l’examen du dossier au Conseil communautaire du 1er juillet. Comme la presse locale n’en rend (presque) pas compte, nous la publions ici in extenso :

2.2. Zone d’aménagement concerté Ile Porte : dépôt du dossier d’autorisation environnementale unique par l’aménageur

Madame la Vice-Présidente,

La réalisation de cette ZAC, projet phare de l’Agglo depuis plusieurs mandatures, se heurte à une problématique trop longtemps occultée, et qui représente une véritable menace pour les habitants de notre territoire : celle de la pollution de l’environnement aux métaux lourds.

Le risque de pollution mentionné dans la demande d’autorisation environnementale (DAE) qui accompagne ce dossier concerne uniquement la proximité de la déchèterie. La très probable pollution aux métaux lourds ou ETM (plomb, arsenic, mercure…), conséquence de décennies d’activité de l’usine Metaleurop (aujourd’hui Recylex), située à quelques centaines de mètres, et mise en lumière par le travail du lanceur d’alerte Jean-Pierre Andry depuis plus de 20 ans, n’est absolument pas évoquée.

« La grande majorité des déchets produits sont des déchets inertes et banals. Selon leur caractère non polluant, ils offrent plusieurs possibilités concernant leur mode de traitement. Une partie de ces déchets (déblais) pourra être réemployée et servira de remblais sur le chantier et même hors chantier » (DAE p287). « Sur la majorité du périmètre de la ZAC, où les sols sont des terrains agricoles, il n’y a pas de contraintes spécifiques liées aux anciens sites et sols potentiellement pollués » (p288)

Comment seront pris en compte ces enjeux sanitaires et environnementaux majeurs ? Qu’est-il prévu pour la dépollution des sols préalable à la réalisation de la ZAC, et en particulier des logements, du parc central, des espaces publics paysagers ?

D’autre part, la mention d’une zone écologique d’évitement, de réduction et de compensation contiguë à un échangeur autoroutier (Cf. annexe 2) interroge fortement.

Enfin, comment est envisagée la cohabitation des espaces tertiaires et résidentiels avec la déchèterie voisine, source de nuisances olfactives importantes ?

Du fait de ces nombreuses incertitudes, nous nous abstiendrons sur ce vote.