Pollution au plomb : malgré les résultats de l’enquête, le déni continue…

Après avoir déclaré dans la presse que « toutes les analyses sont au vert », M. de Longevialle a affirmé en conseil municipal que les résultats des prélèvements de sols effectués sur la commune de Gleizé étaient « rassurants ». Dans le même temps, il a accusé les élus d’opposition, qui s’alarment de cette pollution, d’effrayer la population à des fins politiciennes.

Un comportement et des propos que nous condamnons fermement. D’abord parce que cela fait des années que l’opposition réclame des analyses pour mesurer la réalité de la pollution au plomb sur notre territoire. Et surtout parce que ces derniers résultats sont tout sauf « rassurants ». Ils montrent au contraire la persistance d’une pollution significative plus de 20 ans après l’arrêt de l’activité de fusion sur le site industriel  :

– sur les 20 prélèvements effectués sur le territoire de la commune de Gleizé lors des 3 campagnes menées en 2022, 6 dépassent le seuil de vigilance (100 mg de plomb / Kg de sol sec), soit presque un tiers ;

– et sur les 4 prélèvements effectués en décembre 2022 et directement supervisés par la DREAL, 2 sont au-dessus de ce seuil de vigilance.

M. de Longevialle ignore-t-il que quand le seuil de vigilance est dépassé, cela signifie que statistiquement 5 % des personnes vivant dans le secteur présentent un taux de plomb dans le sang supérieur à 25 µg par litre de sang ? Or comme le précise l’Inserm, le plomb a une toxicité dite « sans seuil ». Dès les premiers microgrammes, il a des effets délétères sur l’organisme. Chez les enfants, il provoque des troubles cognitifs plus ou moins sévères.

Alors il est grand temps de sortir du déni. Depuis l’éclatement de l’affaire en 1999, les responsables politiques locaux et les services de l’État se sont employé à minimiser l’ampleur de cette pollution. Les 300 enfants qui ont présenté une plombémie supérieure à 50 µg par litre de sang (seuil actuel du saturnisme) n’ont bénéficié d’aucun suivi particulier. Une note d’information invitant les riverains à prendre des précautions a bien été diffusée en 2001, mais depuis, plus rien. Beaucoup d’habitants installés depuis ignorent même l’existence de cette pollution. Or les résultats récents le montre bien : le plomb, une fois déposé sur le sol et sur les bâtis, reste où il est.

Si l’enquête environnementale et le dépistage sanitaire relèvent bien de la responsabilité des services de l’État (DREAL et ARS), un maire peut jouer un rôle déterminant : informer les habitants de la commune sur les précautions à prendre, les inciter à se faire dépister, demander au préfet de réunir la Commission de suivi de site conformément à la loi. Et peser sur la partie réglementaire du prochain PLUiH afin que les zones les plus à risque ne soient plus constructibles.

Avec le maire actuel de Gleizé, le compte n’y est pas…