Les élus d’opposition mènent le débat au Conseil d’agglo

Intervention d’Emmanuel Dupit (Gleizé) et de Michèle Montagnier (Villefranche) au Conseil communautaire du 5 juillet (Cf. lien vers l’enregistrement vidéo en fin d’article)

1.1. Convention avec la Région Auvergne Rhône-Alpes pour la mise en place d’aides aux Très Petites Entreprises artisanales et commerciales et d’un appel à projets permanent à l’endroit des artisans/commerçants ou de leurs groupements.

1.2. Convention 2023-2026 de partenariat avec la Chambre de métiers et d’artisanat Auvergne Rhône-Alpes Lyon-Rhône

1.3. Adhésion à l’association Auvergne Rhône-Alpes Entreprises

1.4. Adhésion à l’association ARADEL

1.5. Adhésion à l’association AURA PEP’S

Madame la Vice-Présidente,

Sur le fond, les différentes conventions que vous nous proposez, et qui ont pour but de soutenir les entreprises de notre territoire, plus particulièrement les PME et TPE, sont bien évidemment positives et nous les approuverons sans hésitation.

Un certain nombre de questions restent cependant en suspens :

– cet ensemble de conventions apparaît comme un empilement de dispositifs, certains relevant de la Région, d’autres de la strate européenne, ce qui manque quelque peu de lisibilité et pose la question de savoir si certains de ces dispositifs ne sont pas redondants

– se pose en conséquence la question de la lisibilité de ces dispositifs pour les éventuels bénéficiaires : quelles sont les modalités de communication auprès des entreprises de notre territoire ? Cet empilement ne risque-t-il pas de décourager les plus petites structures, qui n’ont pas de personnel dédié à la levée de fonds ? Notre collectivité a-t-elle prévu de faire appel à un chargé de mission en la matière ?

– enfin, sur la forme même de ces aides, on peut se demander s’il ne serait pas préférable de privilégier des aides au fonctionnement plutôt qu’à l’investissement ; et en l’état actuel, en ce qui concerne le premier dispositif, le seuil retenu de 10 000 euros d’investissement paraît très restrictif, un seuil de 5000 euros pourrait permettre d’intégrer de petits commerçants.

 

3.1. Règlement Local de Publicité Intercommunal (RLPi) : Débat sur les orientations

Il s’agit aujourd’hui de débattre sur les grandes orientations du RLPI. Ce règlement local de publicité qui revêt un enjeu important puisqu’il s’agit de trouver un équilibre entre l’attractivité de notre territoire et une exigence environnementale et sociale forte. Vous nous présentez les grandes orientations qui restent très générales et qui finalement ont peu évolué depuis septembre 2021, date à laquelle il a été décidé d’élaborer un RLPI. Alors, dans ces conditions difficiles de juger sur votre volonté de réduction significative de la publicité. Cette publicité qui est pourtant responsable de nombreuses atteintes environnementales et sociales. En effet, la pollution visuelle et lumineuse a des effets néfastes sur la santé et la biodiversité, elle est source de gaspillage énergétique, sans compter ses effets sur l’incitation à consommer voire surconsommer.

Comme nous l’avions déjà indiqué, nous regrettons que les habitants et les associations de défense de l’environnement n’aient pas été impliqués au moment de la construction du diagnostic afin d’exprimer leurs avis et ressentis. En effet, le diagnostic présenté aujourd’hui ne comporte que des données techniques. Les habitants ne sont donc toujours pas associés à l’élaboration de ce règlement. Pourtant ils sont directement concernés et ils se mobilisent d’ailleurs sur ce sujet important par exemple dénoncer le gâchis que représentent les publicités lumineuses, ils souhaitent une réduction voire une interdiction de la publicité numérique.

 

4.1. DÉVELOPPEMENT DURABLE, TRANSITION ÉNERGÉTIQUE, ENVIRONNEMENT – Signature du Protocole d’intention ou de participation pour la mise en œuvre de la stratégie de production d’Énergie Renouvelable dans le Rhône

Monsieur le Vice-Président,

Nous saluons tout d’abord la volonté de notre collectivité de s’engager résolument dans la voie de la production des énergies renouvelables, levier indispensable à la réussite de notre transition énergétique. L’ambition exprimée dans la feuille de route d’atteindre les 24 % de besoins couverts est vertueuses, mais nous souhaiterions connaître le niveau qui est le nôtre aujourd’hui.

Par ailleurs, nous nous interrogeons sur les modalités retenues pour mettre en œuvre notre stratégie de production d’énergies renouvelables : pourquoi ne pas passer par la création d’une SEM de manière à garder un maximum de contrôle sur cette mise en œuvre ? Quelle sera la place dévolue aux initiatives citoyennes comme Beaujolais Énergie Citoyenne, qui œuvre depuis plusieurs mois sur notre territoire ? Ce type d’initiative ne risque-t-il pas d’avoir du mal à exister face au secteur privé sur lequel vous comptez vous appuyer ?

 

5.2. EAU ET ASSAINISSEMENT, GEMAPI ET RIVIERES – Information concernant les rapports annuels des délégataires Eau et Assainissement

Monsieur le Vice-Président,

Je voudrais attirer votre attention sur un point de vigilance concernant le rapport sur l’eau : en ces temps de sécheresse récurrente, on constate en effet une augmentation du prélèvement et de la production, certes dans un contexte d’augmentation du nombre d’abonnés, mais la baisse de la consommation individuelle annuelle reste faible (mois de 1%).

Par ailleurs, pourriez-vous nous dire où en est notre collectivité dans la mise en place du Plan de Gestion et de Sécurité Sanitaire des Eaux, dont l’échéance est fixée entre 2027 et 2029.

 

6.1. COLLECTE, TRAITEMENT ET VALORISATION DES DÉCHETS – Mise en place et déploiement du tri à la source et de la collecte séparée des biodéchets sur le territoire de la Communauté d’Agglomération Villefranche-Beaujolais-Saône

Monsieur le Président

Vous nous présentez aujourd’hui dans ce rapport vos objectifs de déploiement du tri à la source sur le territoire de l’agglomération. Nous constatons qu’à peine 10 % des habitants de l’agglo sont concernés par des tests sur l’année 2023. Votre rapport n’indique aucun calendrier de déploiement mais seulement une évaluation du nombre de sites de compostage. A la question que je vous posais, Monsieur le Vice Président, en commission sur le calendrier vous avez répondu que les sites de compostages seraient installés sur 2024, 2025 si tout allait bien alors est-ce à dire que ce sera 2026 ? Nous avons donc confirmation que l‘agglo ne respectera pas la loi au 1er janvier 2024, bien évidemment on s’en doutait au vu de la faiblesse des mises en route des tests sur 2023 et du manque d’anticipation.

Aussi, vous nous avez expliqué en commission que l’agglo a eu des difficultés de recrutement et qu’elle rejoint la majorité des communes qui n’ont pas réussi à mettre en place une gestion de leurs biodéchets et pourtant des communes qui ont réussi, il y en a et qui ont même anticipé la loi, grâce à leur volonté politique en investissant dans les moyens humains et financier à la hauteur des enjeux.

En conclusion, nous regrettons fortement ce retard dans la mise en route de la gestion des biodéchet qui représentent encore un tiers de nos poubelles. Le tri à la source des biodéchets est un levier majeur pour éviter le recours à la mise en décharge et à l’incinération qui sont des méthodes polluantes pour l’air, les sols et les nappes phréatiques.

 

8.2. Avis sur la création de la Zone d’aménagement concertée “BELLEROCHE” située sur les communes de Villefranche-sur-Saône, Gleizé et Limas, par le Préfet du Rhône pour la mise en œuvre d’une opération gérée en régie par l’OPAC du Rhône.

Madame la Vice-Présidente,

La rénovation urbaine du quartier de Belleroche est un projet phare au sein de notre agglomération, dont la conception a démarré depuis de nombreuses années. L’épaisseur du dossier qui nous a été soumis montre qu’un travail conséquent de réflexion a été mené sur ce projet dans tous ses aspects. On peut souligner en particulier que les scénarii en termes de mobilités ont fait l’objet d’études précises et détaillées.

De même, on peut saluer la décision de passer par la création d’une ZAC pour mener à bien ce chantier. Encore faut-il que l’acronyme de ce type de structure prenne tout son sens, et c’est là que le bât blesse, car la concertation nécessaire à l’aménagement de cette zone n’a pas été la hauteur de ce qui aurait été nécessaire. En effet, les modalités prévues ont été trop minimalistes pour permettre une vraie prise en compte de la parole des habitants (les 2 demi-journées de permanence technique paraissent bien insuffisantes) ; de plus ces modalités n’ont pas été annoncées de façon suffisamment claire : les afficher au siège de l’Agglo, des mairies et de l’OPAC n’est pas pertinent pour des populations enclavées et peu mobiles. Si l’on ajoute à cela un fonctionnement a minima du conseil citoyen, au sein duquel les représentants des associations d’habitants se plaignent de l’absence d’interlocuteurs institutionnels, mais aussi et surtout le fait que la maison du projet n’est toujours pas opérationnelle, en contravention des obligations légales, force est de constater que la parole des principaux concernés n’est pas suffisamment pris en compte.

Sur le fond de ce dossier, quatre aspects ont retenu notre attention, et je voudrais débuter par la question environnementale, puisque le projet ambitionne l’obtention du label écoquartier, un label dont les modalités d’attribution évoluent d’ailleurs à compter de cette année, et nous aimerions pouvoir être certains que ces évolutions ont bien été prises en compte… On regrettera d’autant plus qu’aucun objectif environnemental ne soit mentionné dans l’introduction du dossier de création de la ZAC. Globalement, celui-ci comporte beaucoup de déclarations de principes sur la stratégie en matière de transition écologique, mais il manque d’éléments concrets sur des aspects essentiels concernant l’atteinte d’objectifs ambitieux, comme le souligne dans son avis la MRAE :

  • sur la gestion des déchets, on s’étonne que l’étude d’impact prévoit une stagnation de leur production, et on se demande quels équipements de tri mieux adaptés sont prévus, comme demandé par les habitants dans le cadre de la concertation. La réponse reste très évasive, et ce ne sont pas les composteurs prévus sur le site du jardin partagé qui suffiront pour répondre aux nouvelles normes en matière de tri des biodéchets.
  • sur la question énergétique, il est aussi fait mention dans l’étude d’impact d’une consommation qui aurait tendance à stagner, alors qu’il s’agirait de la faire diminuer… Quelle « utilisation des ressources naturelles du site telles que le solaire » (p. 22 de la partie 2 de l’étude d’impact) est prévue pour réduire l’émission de GES (« l’objectif de la CAVBS est de parvenir à couvrir plus de 70% des consommations énergétiques du territoire à horizon 2050 par des énergies renouvelables »), en termes quantitatifs ? On ne le saura pas, d’autant qu’aucune réponse à la question de la PPVE sur l’installation d’ombrières solaires n’est apportée. Enfin, aucun calendrier, même indicatif, n’est évoqué pour le projet « Belleroche 100 % EnR et R ».

On regrettera enfin que le projet ne prenne pas appui sur les initiatives déjà existantes dans le quartier, notamment en matière de lutte contre les dépôts sauvages de déchets, car il y a des habitants qui se mobilisent sur cette question, et se sentent souvent bien seuls.

Le second point concerne les services publics, dont le déficit criant dans ce quartier est souligné dans le dossier, comme il est dénoncé depuis des années par les collectifs d’habitants. Là encore, le flou semble régner, et les concepteurs du dossier se paient de mots en évoquant une « offre de services publics particulièrement riche, innovante » (p. 16 de la partie 1 de l’étude d’impact). En effet, là encore, aucune réponse n’est apportée à la question de la PPVE sur le type de services prévus dans le nouveau centre administratif.

Dans ce domaine, un sujet de préoccupation majeur est celui de l’offre scolaire. Nous voudrions attirer votre attention sur les risques liés à la concentration des enfants issus de deux écoles dans un même groupe scolaire : 21 classes sont évoquées, soit 600 enfants (et même 720 selon les prévisions de l’étude sur les mobilités fournie en annexe), c’est l’équivalent d’un collège ! Ce type de projet n’est pas de nature à favoriser une bonne prise en compte des besoins pédagogiques et éducatifs d’enfants de 3 à 11 ans. Il pose aussi la question de la carte scolaire, outil nécessaire à l’atteinte des objectifs de mixité sociale, mis en avant dans les axes fondamentaux du projet de renouvellement urbain. Il est vrai que le gigantisme scolaire semble à la mode pour ce quartier, si l’on ajoute la création prévue d’un second collège dans la cour de l’actuel établissement Maurice Utrillo (décision qui ne relève pas de la compétence de la région comme l’affirme la réponse à la PPVE !)

La question de l’offre commerciale est un troisième point important de ce dossier. Le nouveau centre commercial prévu en remplacement de l’actuel semble sous-dimensionné : 5 à 6 cellules seulement, soit moins que l’existant, pour une surface commerciale quasiment divisée par 4, ce qui interroge sur la diversification des usages du quartier, autre axe fort du projet. On ne peut également que regretter que la proposition de mise en place d’un marché forain n’ait pas été retenue, d’autant qu’il s’agit aussi d’un lieu de convivialité et de vivre ensemble, sans parler de l’opportunité qu’il peut fournir de mettre en relation les consommateurs avec les producteurs locaux ! Enfin, le sujet de l’aide à l’installation de commerçants dans le quartier est balayée de façon assez abrupte dans la réponse à la question posée par la PPVE.

Concernant la question des mobilités, le projet semble plus abouti comme je l’ai dit en préambule, néanmoins il reste fortement dépendant de plusieurs documents de planification à l’échelle de l’Agglo qui n’ont pas encore vu le jour, ce qui ne facilite pas la prospective et encore moins la mise en place de nouvelles habitudes pourtant indispensables à une transition nécessaire et urgente.

Au final, on nous demande de nous prononcer sur un projet dont l’état d’avancement est très inégal, et dont sont cruellement absents les principaux intéressés, à savoir les habitants du quartier de Belleroche. Des habitants que l’on ne peut pourtant pas réduire à des individus passifs, qui subiraient leur quartier aujourd’hui comme demain.

D’abord parce que certains d’entre eux alertent depuis longtemps sur la dégradation de leur cadre de vie (pannes d’ascenseur, aires de jeux inadaptées…), et j’ai eu l’occasion de relayer ces inquiétudes à plusieurs reprises sans résultat probant.

Mais aussi et surtout parce qu’ils vivent concrètement les dommages collatéraux de ce projet de rénovation, comme l’illustrent plusieurs exemples :

  • celui de la collecte des déchets : encombrants, verre, déchets organiques, textile… Aucune solution immédiate n’est apportée, on laisse la situation se détériorer.
  • autre problème souligné dans l’étude d’impact : « un trafic plus important en phase chantier » avec nuisances (sonores, poussières). Qu’est-il prévu pour faire face à ces nuisances qui vont durer pendant des mois voire des années ?
  • celui du relogement : l’objectif d’« Assurer à tous les ménages concernés par les démolitions, un relogement de qualité en respectant leur souhait de localisation géographique » n’est pas toujours respecté, et les relogements ne prennent pas toujours en compte les liens réels existant entre les habitants, ni l’attachement de certains au quartier et les difficultés spécifiques des plus fragiles, en particulier certains aînés qui vivent ici depuis plusieurs décennies.

L’actualité tragique de ces derniers jours doit aussi nous amener à réfléchir à nos pratiques en tant que décideurs : se rassembler devant les mairies comme cela a été fait avant-hier est certes un geste fort, mais il ne doit pas nous exonérer d’une remise en question de nos façons de penser et d’agir. Combien faudra-t-il encore de drames pour nous faire comprendre que la priorité en matière de politique de la ville, et notamment de renouvellement urbain, est de prendre réellement en compte l’avis et la vie des premiers concernés, leurs problématiques, leurs besoins, leurs attentes et aussi parfois leur désespoir, afin de construire avec eux des solutions d’avenir ?

Vote : abstention

 

10.1. Délégation de service public pour la gestion du centre aquatique Le Nautile – rapport d’activité 2022

Monsieur Jambon,

Pourriez-vous nous expliquer pourquoi la contribution d’exploitation de l’Agglo a augmenté de 2021 à 2022 et pourquoi est-elle supérieure de près de 25 % aux éléments contractuels, mais aussi pourquoi l’indemnisation pour pertes d’exploitation a-t-elle été multipliée par 10 entre 2021 et 2022 ?

 

10.2. Modification de la grille tarifaire du centre aquatique Le Nautile

Vote contre

 

Question orale sur la consultation des habitants pour le PLUiH

Monsieur le Président,

Notre collectivité est engagée depuis plus d’un an dans les démarches d’élaboration du futur PLUiH. Ce document revêt une importance cruciale, puisqu’il détermine les évolutions de notre territoire pour les années à venir, tant en matière de logement qu’en ce qui concerne les infrastructures à vocation économique, ou encore en termes de mobilités. En résumé, tout ce qui impacte la vie quotidienne de ses habitants.

Pourtant, ces derniers ne sont que trop peu associés aux décisions qui les concernent. Ainsi, une habitante de l’agglo qui demandait comment elle pourrait participer et donner son avis sur les orientations concernant sa commune s’est vue répondre que des réunions publiques seraient organisées après l’arrêt du PLUiH ! Comment dans ces conditions, les habitants de notre territoire peuvent-ils se sentir impliqués dans la prise de décisions qui les concernent en premier lieu, alors qu’ils découvrent trop souvent les projets d’opérations au moment où ils se réalisent, comme cela a été le cas encore récemment sur le site de l’ancienne cave coopérative de Gleizé ?

Car les dossiers sensibles ne manquent pas, sur lesquels ils sont bien placés pour avoir un avis et émettre des propositions concrètes, puisqu’ils sont les premiers à en subir les effets : pollution aux métaux lourds, et plus globalement, présence d’Installations Classées pour la Protection de l’Environnement potentiellement dangereuses pour les riverains ; manque d’infrastructures dédiées aux mobilités douces, et en particulier aux cyclistes ; nécessaire évolution du réseau de transports en commun pour un maillage plus efficace du territoire, en même temps qu’une meilleure sécurisation de la circulation routière ; préservation des terres agricoles dans un objectif de souveraineté alimentaire ; offre de garde d’enfants encore insuffisante ; le tout dans un contexte d’augmentation régulière de la population de l’agglo, particulièrement sensible au sein de la polarité urbaine, qui rend la question de l’investissement dans de nouveaux équipements essentielle.

Sur tous ces sujets, la première expertise est celle des citoyens, dont le regard et les avis sont tout aussi éclairants que ceux des cabinets d’études. La Métropole de Lyon l’a bien compris, et a mis en place un site internet très complet, dédié à l’information et à la participation des citoyens sur ses projets d’urbanisme.

Alors Monsieur le Président, pourriez-vous nous dire comment vous comptez intégrer activement et efficacement les habitants de notre territoire à l’élaboration du futur PLUiH et à la nécessaire création d’infrastructures dans un contexte de croissance démographique continue de notre territoire ?

 

Question orale sur les enquêtes sanitaire et environnementale Metaleurop

Monsieur le Président.

Alors que la société Campine a fait l’objet le 6 juin dernier d’un nouvel arrêté préfectoral de mise en demeure pour son site d’Arnas, précédemment géré par les sociétés Metaleurop puis Recylex, pour n’avoir pas transmis son plan d’opération interne suite au changement d’exploitant, je souhaite de nouveau attirer votre attention sur les défaillances des campagnes de détection des pollutions liées à l’activité de ce site.

La première de ces défaillances concerne les personnes ciblées par l’enquête sanitaire. Outre que certaines personnes ayant vécu dans le périmètre concerné et déménagé depuis ne sont pas concernées par cette campagne, un certain nombre de familles y résidant toujours n’ont pas pu en bénéficier. J’en veux pour preuve un exemple, qui est tout simplement le mien. J’ai emménagé  dans le quartier de la Croix Fleurie, sur la commune d’Arnas, en 2002, avant de déménager dans le quartier de la Chartonnière à Gleizé en 2011. Mes trois enfants ont donc grandi, et vivent encore dans le périmètre concerné par les rejets de Metaleurop. Or je n’ai jamais reçu le courrier m’invitant à les faire dépister, et quand j’ai tenté de l’obtenir, cela s’est révélé un véritable parcours du combattant : la sous-préfecture, très difficilement joignable, m’a renvoyé vers l’ARS, qui m’a demandé de lui rédiger un courriel, ce que j’ai fait en avril dernier. Sans réponse à ce message au bout de deux mois, j’ai rappelé l’ARS qui m’a demandé de renouveler mon courriel, pour lequel je suis à nouveau sans réponse depuis un mois.

Combien d’autres familles sont dans le même cas que le mien ? Et si un élu comme moi, particulièrement au fait de ce dossier, ne parvient pas à obtenir de réponse à ses demandes, et à faire dépister ses enfants, pensez-vous sincèrement que le citoyen moins au fait de ce dossier aura la ténacité d’affronter ce même parcours du combattant ?  Je ne reviendrai pas sur la méthode de dépistage choisie, qui peut décourager certaines familles de se faire dépister, alors qu’un simple prélèvement capillaire aurait permis une meilleure participation.

Mais je souhaiterais pointer une autre défaillance, révélée récemment par le lanceur d’alerte Jean-Pierre Andry, et qui concerne cette fois l’enquête environnementale : en effet, celle-ci se base essentiellement sur l’hypothèse de rejets de poussières au sol, et ne prend pas en compte la possibilité d’un brassage des particules dangereuses via les flux d’air, notamment ceux véhiculés par les VMC. Ce choix méthodologique est lui aussi de nature à mésestimer l’importance des résidus de la pollution engendrée par l’usine d’Arnas.

Pouvez-vous nous indiquer, Monsieur le Président, de quelle manière vous comptez dénoncer ces manquements, qui portent atteinte à la crédibilité de l’action des services de l’État, et apporter une information la plus sincère et transparente possible aux habitants du périmètre concerné, de manière à ce que nous puissions enfin évaluer avec précision l’étendue des dégâts, et trouver des solutions efficaces pour les victimes ?

 

Enregistrement vidéo à retrouver sur la chaine Youtube de l’Agglo

20:50 du tri des biodéchets
44:17 règlement local de publicité
55:10 production des énergies renouvelables
1:08:57 aide aux TPE et PME
1:25:40 rapport du délégataire sur l’eau
1:42:11 ZAC de Belleroche
2:22:34 rapport du délégataire du Nautile
235:50 consultation des habitants pour le PLUiH
2:47:30 enquêtes sanitaire et environnementale Metaleurop

 

 

 

 

 

ZAC de Belleroche : construire l’avenir avec les habitants

Interventions d’Emmanuel Dupit, élu d’opposition Gleizé Renouveau, lors de l’examen en Conseil municipal (3 juillet) et en Conseil communautaire (5 juillet) du projet de création d’un Zone d’Aménagement Concertée (ZAC) à Belleroche.

NB : cet article est enrichi de nombreux liens vers des définitions ou vers des articles que nous avons publiés sur le sujet.

Monsieur le Maire / Madame la Vice-Présidente

La rénovation urbaine du quartier de Belleroche est un projet phare au sein de notre agglomération, dont la conception a démarré depuis de nombreuses années. L’épaisseur du dossier qui nous a été soumis montre qu’un travail conséquent de réflexion a été mené sur ce projet dans tous ses aspects. On peut souligner en particulier que les scénarii en termes de mobilités ont fait l’objet d’études précises et détaillées.

De même, on peut saluer la décision de passer par la création d’une ZAC pour mener à bien ce chantier. Encore faut-il que l’acronyme de ce type de structure prenne tout son sens, et c’est là que le bât blesse, car la concertation nécessaire à l’aménagement de cette zone n’a pas été la hauteur de ce qui aurait été nécessaire. En effet, les modalités prévues ont été trop minimalistes pour permettre une vraie prise en compte de la parole des habitants (les 2 demi-journées de permanence technique paraissent bien insuffisantes) ; de plus ces modalités n’ont pas été annoncées de façon suffisamment claire : les afficher au siège de l’Agglo, des mairies et de l’OPAC n’est pas pertinent pour des populations enclavées et peu mobiles. Si l’on ajoute à cela un fonctionnement a minima du Conseil citoyen, au sein duquel les représentants des associations d’habitants se plaignent de l’absence d’interlocuteurs institutionnels, mais aussi et surtout le fait que la Maison du projet n’est toujours pas opérationnelle, en contravention des obligations légales, force est de constater que la parole des principaux concernés n’est pas suffisamment pris en compte.

Sur le fond de ce dossier, quatre aspects ont retenu notre attention, et je voudrais débuter par la question environnementale, puisque le projet ambitionne l’obtention du label écoquartier, un label dont les modalités d’attribution évoluent d’ailleurs à compter de cette année, et nous aimerions pouvoir être certains que ces évolutions ont bien été prises en compte… On regrettera d’autant plus qu’aucun objectif environnemental ne soit mentionné dans l’introduction du dossier de création de la ZAC. Globalement, celui-ci comporte beaucoup de déclarations de principes sur la stratégie en matière de transition écologique, mais il manque d’éléments concrets sur des aspects essentiels concernant l’atteinte d’objectifs ambitieux, comme le souligne dans son avis la MRAE :

  • sur la gestion des déchets, on s’étonne que l’étude d’impact prévoit une stagnation de leur production, et on se demande quels équipements de tri mieux adaptés sont prévus, comme demandé par les habitants dans le cadre de la concertation. La réponse reste très évasive, et ce ne sont pas les composteurs prévus sur le site du jardin partagé qui suffiront pour répondre aux nouvelles normes en matière de tri des biodéchets.
  • sur la question énergétique, il est aussi fait mention dans l’étude d’impact d’une consommation qui aurait tendance à stagner, alors qu’il s’agirait de la faire diminuer… Quelle « utilisation des ressources naturelles du site telles que le solaire » (p. 22 de la partie 2 de l’étude d’impact) est prévue pour réduire l’émission de GES (« l’objectif de la CAVBS est de parvenir à couvrir plus de 70% des consommations énergétiques du territoire à horizon 2050 par des énergies renouvelables »), en termes quantitatifs ? On ne le saura pas, d’autant qu’aucune réponse à la question de la PPVE sur l’installation d’ombrières solaires n’est apportée. Enfin, aucun calendrier, même indicatif, n’est évoqué pour le projet « Belleroche 100 % EnR et R ».

On regrettera enfin que le projet ne prenne pas appui sur les initiatives déjà existantes dans le quartier, notamment en matière de lutte contre les dépôts sauvages de déchets, car il y a des habitants qui se mobilisent sur cette question, et se sentent souvent bien seuls.

Le second point concerne les services publics, dont le déficit criant dans ce quartier est souligné dans le dossier, comme il est dénoncé depuis des années par les collectifs d’habitants. Là encore, le flou semble régner, et les concepteurs du dossier se paient de mots en évoquant une « offre de services publics particulièrement riche, innovante » (p. 16 de la partie 1 de l’étude d’impact). En effet, là encore, aucune réponse n’est apportée à la question de la PPVE sur le type de services prévus dans le nouveau centre administratif.

Dans ce domaine, un sujet de préoccupation majeur est celui de l’offre scolaire. Nous voudrions attirer votre attention sur les risques liés à la concentration des enfants issus de deux écoles dans un même groupe scolaire : 21 classes sont évoquées, soit 600 enfants (et même 720 selon les prévisions de l’étude sur les mobilités fournie en annexe), c’est l’équivalent d’un collège ! Ce type de projet n’est pas de nature à favoriser une bonne prise en compte des besoins pédagogiques et éducatifs d’enfants de 3 à 11 ans. Il pose aussi la question de la carte scolaire, outil nécessaire à l’atteinte des objectifs de mixité sociale, mis en avant dans les axes fondamentaux du projet de renouvellement urbain. Il est vrai que le gigantisme scolaire semble à la mode pour ce quartier, si l’on ajoute la création prévue d’un second collège dans la cour de l’actuel établissement Maurice Utrillo (décision qui ne relève pas de la compétence de la région comme l’affirme la réponse à la PPVE !)

La question de l’offre commerciale est un troisième point important de ce dossier. Le nouveau centre commercial prévu en remplacement de l’actuel semble sous-dimensionné : 5 à 6 cellules seulement, soit moins que l’existant, pour une surface commerciale quasiment divisée par 4, ce qui interroge sur la diversification des usages du quartier, autre axe fort du projet. On ne peut également que regretter que la proposition de mise en place d’un marché forain n’ait pas été retenue, d’autant qu’il s’agit aussi d’un lieu de convivialité et de vivre ensemble, sans parler de l’opportunité qu’il peut fournir de mettre en relation les consommateurs avec les producteurs locaux ! Enfin, le sujet de l’aide à l’installation de commerçants dans le quartier est balayée de façon assez abrupte dans la réponse à la question posée par la PPVE.

Concernant la question des mobilités, le projet semble plus abouti comme je l’ai dit en préambule, néanmoins il reste fortement dépendant de plusieurs documents de planification à l’échelle de l’Agglo qui n’ont pas encore vu le jour, ce qui ne facilite pas la prospective et encore moins la mise en place de nouvelles habitudes pourtant indispensables à une transition nécessaire et urgente.

Au final, on nous demande de nous prononcer sur un projet dont l’état d’avancement est très inégal, et dont sont cruellement absents les principaux intéressés, à savoir les habitants du quartier de Belleroche. Des habitants que l’on ne peut pourtant pas réduire à des individus passifs, qui subiraient leur quartier aujourd’hui comme demain.

D’abord parce que certains d’entre eux alertent depuis longtemps sur la dégradation de leur cadre de vie (pannes d’ascenseur, aires de jeux inadaptées…), et j’ai eu l’occasion de relayer ces inquiétudes à plusieurs reprises sans résultat probant.

Mais aussi et surtout parce qu’ils vivent concrètement les dommages collatéraux de ce projet de rénovation, comme l’illustrent plusieurs exemples :

L’actualité tragique de ces derniers jours doit aussi nous amener à réfléchir à nos pratiques en tant que décideurs : se rassembler devant les mairies comme cela a été fait avant-hier est certes un geste fort, mais il ne doit pas nous exonérer d’une remise en question de nos façons de penser et d’agir. Combien faudra-t-il encore de drames pour nous faire comprendre que la priorité en matière de politique de la ville, et notamment de renouvellement urbain, est de prendre réellement en compte l’avis et la vie des premiers concernés, leurs problématiques, leurs besoins, leurs attentes et aussi parfois leur désespoir, afin de construire avec eux des solutions d’avenir ?

Pique-nique Gleizé Renouveau : le mot du co-président

Chers ami·es

Depuis nos dernières retrouvailles au parc de Haute Claire, voilà déjà une année de passée.

Merci à vous pour votre présence, nous voici tous ensemble un groupe soudé et mobilisé.

Un groupe pour GRInfoter(1), boite aux lettrer, CM et CA préparer, enquêter et porte à porter.

Orchidées rechercher, déchets ramasser, sous les slogans défiler, le Maire écouter, halluciner et regretter, PPVE(2) participer, pour les collèges respirer.

Tous ces chantiers, menés patiemment et collectivement, pour que notre quartier, notre commune, n’oublient pas de bouger, évoluer, transitionner.

Oui, des arbres ont étés plantés, des enrobés perméables coulés, des aires de jeux remaniées, des lampadaires rhabillés, des passerelles posées, des commerces dans un village inaugurés, des mauvaises herbes grillées, une salle des fêtes isolée, des RT(3) appliqués, un plan de circulation redistribué, une bande cyclable dessinée, une cantine rénovée, une école renommée, des immeubles surélevés, mais cela ne suffit pas à nous faire pas rêver.

Car nous savons, même si cela peut nous chambouler, que tout va et doit être changé.

Et ce que nous portons et souhaitons c’est une dynamique, un élan collectif, une vision porteuses d’espoirs et d’avancées.

Une commune comme Gleizé ne peut s’isoler et se figer.

Les quartiers doivent se décloisonner, les consultations citoyennes se développer, les jeunes être épaulés et fixés, les commerces et associations motivés, les choix difficiles être tranchés et co-développés, les moins aisés être aidés, la fatalité de l’insécurité et de la peur de l’autre balayés par les maisons et les fêtes de quartier, les parkings bitumés et radars supplantés par les allées boisées.

Et nous Gleizé Renouveau, nous aspirons et transmettons ces idées.

Un petit groupe de passionnés, sur qui il faudra compter lors des trois prochaines années.

A votre santé !

Lionel FRANÇOIS

(1) rédiger le GRInfos, Gleizé Renouveau Infos

(2) Participation du public par voie électronique

(3) Règlements thermiques

« Faible maturité administrative », un choix très politique

Alors que par deux fois, quelques jours avant les élections municipales de 2014 et de 2020, la CANOL, association de contribuables lyonnais, désignait Gleizé comme l’une des communes les mieux gérées du Rhône, apportant ainsi un sérieux coup de pouce à la majorité sortante, voici qu’aujourd’hui la Chambre régionale des comptes Auvergne Rhône-Alpes donne un tout autre avis, et pointe dans son rapport d’audit de nombreuses défaillances dans la gestion de la commune (à lire ici le rapport complet et là la synthèse). Alors comment expliquer une telle différence d’appréciation ?

Pour comprendre cela, il faut remonter aux années Lamure, qui fut maire de Gleizé de 1989 à 2015. Sous sa gouvernance, une part très significative du budget de fonctionnement était reversée au budget d’investissement. Ce choix était justifié par le fait qu’il permettait de maintenir un faible taux d’imposition et de réduire le recours à l’emprunt. L’encours de la dette par habitant en 2014 était de 68€, contre 870€ dans les communes de même taille, et le taux de la taxe d’habitation était de 9,8%, contre 14,5% en moyenne dans les communes comparables. Voilà pourquoi la CANOL applaudissait des deux mains. Mais à y regarder de plus près, ce choix politique est en fait particulièrement contestable.

D’abord, parce que n’importe quel gestionnaire vous dira que financer des projets de long terme (l’investissement) avec de l’argent de court terme (le fonctionnement) n’est pas une bonne pratique en soi, surtout durant toutes ces années où les taux d’intérêts étaient extrêmement faibles, voire négatifs ! Autrement dit, un « bon père de famille » n’économise pas sur le goûter de ses enfants pour acheter une voiture.

Ensuite, parce le budget de fonctionnement ainsi ponctionné ne permettait pas la mise en place de certains services rendus à la population, notamment ceux qui auraient permis une véritable politique sociale en direction des familles les plus modestes. Mme Lamure se justifiait en insistant sur le fait que Gleizé, faute d’activités économiques sur son territoire, était particulièrement « pauvre ». Mais pendant toutes ces années qu’elle était maire, la commune a perdu 10% de sa population, ce qui réduisait d’autant la base de calcul des dotations de l’Etat.

Enfin, et c’est peut-être le plus important, ces économies drastiques effectuées sur le fonctionnement se faisaient aussi au détriment du recrutement de personnels qualifiés. D’où cette critique sévère formulée par la Chambre régionale des comptes : « en définitive, la commune affiche une faible maturité administrative qui a des conséquences importantes sur la qualité de sa gestion et conduit à des irrégularités qu’elle doit impérativement corriger ». A tout vouloir contrôler elle-même, et malgré la bonne volonté de son directeur général des services d’alors, Mme Lamure a commis de nombreuses erreurs. Et lorsque M. de Longevialle, son premier adjoint, prendra sa suite en 2015, il poursuivra sur la même lancée.

Depuis la fin des années 2000, les élus de l’opposition ont réclamé en vain plus de transparence, la fin des transferts massifs du fonctionnement vers l’investissement, le recours raisonné à l’emprunt, ou pourquoi pas une petite augmentation des impôts locaux. A chaque fois, la majorité écartait ces propositions, avec le ton méprisant dont elle est coutumière. Lors de la campagne de 2020, notre colistier Sébastien Ollier* avait bien décrit la situation dans un article intitulé « Stop à l’hémorragie budgétaire pour financer l’investissement » (à lire ici, en 2e partie de la publication), et dans lequel il évoquait une « erreur manifeste de gestion et une mauvaise allocation des ressources versées par l’État ».

Ces deux dernières années, malgré l’absence persistante d’un programme pluriannuel d’investissement présenté en conseil municipal (problème également soulevé la Chambre régionale des comptes), on peut noter un infléchissement positif de la politique budgétaire menée par M. de Longevialle. Il faut dire que le financement des infrastructures nécessaires à l’accueil de 33% d’habitants supplémentaires sur la durée de son mandat (sic !) l’oblige à trouver de nouvelles marges de manœuvre. Par ailleurs, le recrutement récent d’un directeur financier et d’un responsable de la commande publique devrait permettre à la municipalité d’en finir avec une certaine forme d’amateurisme. C’est une bonne chose pour la commune.

Mais à vouloir justifier les pratiques du passé comme étant non pas la résultante d’une « faible maturité » mais simplement de « faibles moyens » disponibles, comme il l’a fait en conseil municipal le 5 juin dernier, M. de Longevialle fait mine d’oublier que la politique est avant tout une affaire de choix, et que ces choix, il faut les assumer. En ce sens, la Chambre régionale des comptes remet les pendules à l’heure. Et les 11 recommandations de son rapport d’audit, sur lesquelles nous reviendrons ultérieurement, nous paraissent comme autant de balises sur le chemin que doit emprunter sans tarder l’exécutif municipal.

Alain Gay, conseiller municipal d’opposition depuis 2008

* depuis, M. Ollier a quitté le groupe Gleizé Renouveau pour rejoindre le groupe qui se dit « indépendant », mais qui vote sans aucune réserve tous les budgets proposés par la majorité…

Habiter la Chartonnière, un quartier où les habitants s’entraident

Issus tous les deux de la campagne, Estelle et Guillaume ont quitté Lyon il y a 9 ans en vue d’offrir un meilleur cadre de vie à leurs enfants. Initialement, leur installation à la Chartonnière était pensée comme un choix transitoire, avant d’acheter une maison en pierre dorée en zone rurale. Mais finalement ils ont trouvé plein d’avantage à vivre ici, alors ils ont décidé de rester…

Qu’est-ce qui vous plait dans votre quartier ?

La Chartonnière est un quartier multigénérationnel. Il y ceux qui se sont installés dans les années 80, et qui sont assez âgés aujourd’hui. Et les familles comme la nôtre, plus récemment installées. Ici, il y a une véritable solidarité entre les voisins. Il nous a été facile de lier des amitiés, grâce notamment à l’amicale Le Cerisier et à l’école du quartier. Ce qui donne une identité forte au quartier, c’est cette école. C’est un lieu privilégié de rencontre. Nous sommes nombreux sur des groupes WhatsApp, ça permet de se rendre des petits services et d’échanger des informations.

Vous ne vous sentez pas un peu excentrés ?

Non, pas particulièrement. Pour faire nos courses, nous sommes proches des commerces du nord de Villefranche. Nous n’avons rien contre le Village Beaujolais, mais nous aurions largement préféré un collège ! Pour les loisirs, nous allons souvent au petit théâtre du Bourg, en famille. La programmation est de qualité et ce n’est vraiment pas cher, surtout quand on regarde les tarifs ailleurs. Et puis nos 3 enfants sont chacun inscrits dans un des nombreux clubs de sport de la commune.

Quelles relations avez-vous avec la mairie ?

Mme Revoire, la directrice des services, est une personne très professionnelle. C’est un plaisir de dialoguer avec elle. Nous n’en dirons pas autant du maire, qui ne nous écoute pas. Il n’a même pas répondu à notre pétition pour faire ralentir la circulation route de Chantegrillet. Et sur le changement de nom de l’école, on l’a trouvé méprisant à notre égard, alors qu’on voulait juste conserver notre identité. Beaucoup de parents d’élèves ont trouvé ça dommage. Nous sommes navrés qu’il ne respecte pas davantage les électeurs !

Que souhaitez-vous pour l’avenir ?

Nous, on se définit comme plutôt écologistes. Alors le développement soudain de la commune nous inquiète un peu. En fait, on aimerait moins de béton et plus d’espaces verts. Il y a aussi la nécessité de faciliter les déplacements. On aimerait plus de transports en commun et pourvoir circuler à vélo en toute sécurité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Enfin, il y a la question de la pollution au plomb, liée aux rejets de l’usine Metaleurop*. Sans le document envoyé par l’ARS, on n’aurait jamais appris qu’il pouvait y avoir un risque à vivre par ici. On n’a pas fait tester nos enfants, parce qu’à la différence d’une analyse de cheveux, une prise de sang, c’est très intrusif. Et puis de toute façon, même si on détectait des traces de plomb, qu’est-ce qu’on pourrait y faire ?

* Estelle a été interviewé à ce sujet par une journaliste travaillant pour la BBC, à écouter en cliquant sur ce lien à 21:40 (en anglais) https://www.bbc.co.uk/sounds/play/p0fr4k5n

Des services publics insuffisants à Gleizé

Lors du Conseil municipal du 2 mai 2023, les élus Gleizé Renouveau ont interrogé le Maire sur les besoins croissants de services publics du fait de l’augmentation de la population :

Monsieur le Maire,

Quoi qu’on en pense par ailleurs, la consultation organisée par l’association Gleizé Renouveau sur la densification urbaine l’hiver dernier a mis en évidence les questionnements, inquiétudes et aussi les souhaits de certains habitants de notre commune. Parmi ceux-ci, l’accès aux infrastructures et aux services publics pour tous, et notamment pour les nouveaux habitants, est ressorti comme une priorité.

En effet, l’absence de bureau de poste ou encore de Distributeur Automatique de Billets dans notre commune n’est pas de nature à faciliter la vie des Gleizéennes et Gleizéens, en particulier des moins mobiles, et notamment des aînés. Alors que la Maison du Rhône a fermé ses portes sur notre commune, et nous savons que vous le regrettez tout autant que nous, ne serait-il pas opportun de conventionner avec le réseau PIMMS Médiation, qui permet d’offrir des solutions de proximité pour l’accès aux services publics, afin d’équiper des quartiers comme le bourg ou encore Ouilly, par exemple au sein de la future maison de quartier ?

D’autre part, parmi les nouveaux habitants qui font le choix de s’installer dans notre commune, beaucoup sont des jeunes actifs, qui ont ou auront des enfants en bas âge. Dès lors se pose la question de l’offre de garde proposée à Gleizé. Lors de la dernière réunion en date de la commission des affaires sociales, Mme Privat dressait un constat assez inquiétant de ce point de vue : alors que les demandes d’accueil ne cessent de croître, du fait justement de l’augmentation de la population, le nombre de places agréées ne cesse lui de diminuer. Ainsi l’an dernier, moins de la moitié des demandes d’accueil ont pu être satisfaites. Par ailleurs, on constate également une baisse régulière du nombre d’assistantes maternelles sur la commune. Enfin, un bilan comparatif du coût des différents modes de garde montre clairement que pour les familles aux revenus modestes, la crèche est le mode de garde le moins onéreux. Alors que le nouvel Établissement d’Accueil de Jeunes Enfants (EAJE) prévu à Blaceret, et dont la réalisation a été validée par le conseil communautaire le 5 avril dernier, aura une capacité prévisionnelle de 36 places, soit moins que le nombre de demandes d’accueil non satisfaites sur notre commune l’an dernier, quelles solutions pensez-vous offrir aux néo-Gleizéens pour remédier à ce problème ? Ne serait-il pas judicieux de proposer à l’Agglo l’implantation d’un autre EAJE sur notre territoire ?

Monsieur de Longevialle nous a répondu avoir fait des démarches  pour un distributeur de billets, mais que les organismes bancaires nous opposent des contraintes techniques et sécuritaires. Il précise que l’on peut retirer des petites sommes en espèces chez certains commerces par paiement en carte bancaire (cash-back). Pour la Poste, la demande de la commune est restée lettre morte. Là aussi, pour le Maire, des palliatifs sont possibles avec les commerces. Concernant la fermeture de la Maison du Rhône, il constate que Gleizé est le seul canton du Rhône sans antenne départementale. Enfin, concernant les modes de garde, il rappelle que la petite enfance est une prérogative de la Communauté d’agglomération. Il n’exclue pas qu’un jour la commune demande un nouvel EAJE, mais précise que Gleizé n’est pas prioritaires sur l’Agglo.

Malheureusement, la loi permet au Maire d’interdire tout débat sur les questions orales, ce qu’il fait systématiquement. Il ne nous aura donc pas été possible de lui faire remarquer que les habitants de la commune ne sauraient se satisfaire de ces réponses !

Souveraineté alimentaire : pour un maraichage communal à Gleizé

Lors du Conseil municipal du 2 mai 2023, les élus Gleizé Renouveau ont interrogé le Maire sur la création, comme au Val d’Oingt, d’un maraichage communal pour approvisionner les cantines scolaires :

Monsieur le Maire,

En faisant le choix de maintenir, et même de développer une cuisine centrale pour ses cantines scolaires, la municipalité de Gleizé a su valoriser un équipement important, permettant à la commune d’avoir une grande maîtrise sur les repas servis à nos écoliers. Nous nous en réjouissons, tout comme la plupart des Gleizéennes et Gleizéens.

Alors pourquoi ne pas poursuivre sur cette voie, et assurer l’approvisionnement de cette cuisine par des produits issus d’un maraîchage communal ? Comme l’indique la Gazette des communes, je cite, « de plus en plus de communes créent des régies municipales pour approvisionner les cantines scolaires en légumes bios et locaux, produits par des paysans fonctionnaires ». C’est le choix qu’a fait par exemple la commune du Val d’Oingt, dont la production va démarrer dès ce printemps. Pour en avoir discuté avec l’élu référent, je peux affirmer que ce n’est pas si compliqué à mettre en place, et que l’objectif visé est un équilibre financier, les économies réalisées couvrant à peu près le salaire du maraîcher.

Certes, le Val d’Oingt est administré par un maire Europe-Ecologie-Les-Verts. Mais ce n’est pas une question idéologique ou partisane. La commune de Caluire, dirigée par Philippe Cochet, du parti Les Républicains, est en train de mettre en place une ferme urbaine bio de 5 hectares, pour fournir quelques 3.000 repas quotidiens.

Alors ne pensez-vous pas, M. le Maire, que Gleizé pourrait faire partie de ces communes toujours plus nombreuses à rechercher une certaine souveraineté alimentaire ? Et qu’il devrait être possible de trouver au plus près des parcelles adéquates ? La révision en cours du PLUiH, permettant la qualification de Zones Agricoles Protégées (ZAP), ne pourrait-elle servir de point de départ à une telle évolution ?

Merci d’avance pour vos réponses.

Pour une fois, et c’est à marquer d’une pierre blanche, le Maire n’a pas balayé notre proposition d’un revers de main. Il répond avoir eu lui aussi ce projet dès janvier 2021, mais que le moment n’était pas encore venu, car les services techniques de la commune ne seraient pas suffisamment “consolidés“. Il précise avoir eu des contacts avec l’association l’Oasis, mais que cette dernière n’était pas en mesure de respecter certaines contraintes. Quoiqu’il en soit, il nous a annoncé publiquement que cette idée était à creuser et a conclu son intervention par un “nous en reparlerons, je vous le promets“. Alors puisque c’est une promesse, soyons patients… et vigilants !

 

Habiter les Impasses, entre nostalgie et espoir

Claude habite depuis 45 ans dans la résidence des Mésanges, située dans ce quartier de Gleizé qu’on appelle « Les Impasses ». Retraité de La Poste, ancien conseiller municipal, il est aujourd’hui vice-président du Comité de défense des locataires de Belleroche, et membre du Conseil citoyen qui participe au grand projet de rénovation. Il nous livre ici son ressenti.

Es-tu satisfait d’habiter aux Impasses ?

Je ne veux pas quitter ce quartier. Il est très vert, proche de tout, et bien desservi par les transports en commun. Ici, je connais beaucoup de monde. Et puis je ne trouverai jamais moins cher ailleurs. En fait, on n’a pas l’impression d’habiter Gleizé. Les parents vont plutôt faire leurs courses au marché couvert et leurs enfants vont dans des écoles de Villefranche.

Que retiens-tu de ces 3 dernières années ?

La démolition de la grande barre, ça nous a touché, beaucoup de personnes ont dû déménager, soit rue de Tarare, soit à Arnas dans les nouveaux logements situés tout près de l’ancien site pollué de Metaleurop. Des relations ont été coupées d’un seul coup. Beaucoup de logements de type T2 ont disparu et maintenant il en manque .

Le quartier est de plus en plus marqué par le communautarisme, les habitants se regroupent surtout par origines. La fête des voisins, ça ne marche pas ici, les gens ne se parlent que lorsqu’il y a un problème.

La vie collective est plus difficile qu’avant, la situation se dégrade du fait de l’indifférence des locataires et du laisser-aller des bailleurs sociaux, comme l’OPAC ou Alliade, qui en font le minimum pour nous (lire ici). Pourquoi ? Quant à la mairie de Gleizé, elle n’intervient que très peu dans notre quartier, au motif que ce sont des résidences privées. Nous ne voyons les élus qu’une fois par an, à la réunion de quartier.

Comment vois-tu l’avenir ?

La rénovation du quartier de Belleroche, c’est très long ! Voilà 10 ans que cela a commencé. On ne nous consulte que très rarement. Du coup, il y a des rumeurs qui circulent.

A Gleizé, seuls les immeubles de Carrière Chapelle sont concernés par cette rénovation. La petite barre d’immeubles près du magasin Leclerc va être démolie, et le terrain racheté par ce dernier. Pour les Impasses les décisions sont remises à 2026.

Rue de Tarare, en face de la nouvelle boulangerie et de l’EPAHD, je suis plutôt inquiet des difficultés de circulation à venir, vu le nombre de constructions réalisées sur le site des Anciennes Filatures.

Les nouvelles constructions sur le site des Anciennes Filatures

Quels sont tes désirs profonds ?

Pour moi, ça a toujours été « l’humain d’abord ! ». Je souhaite que l’on arrive à vivre tous ensemble, dans le respect mutuel, parce qu’au fond on a tous les mêmes envies et les mêmes problèmes. Ce n’est pas une histoire d’appartenance ou non à une communauté. Je souhaite surtout que tous les habitants de la communes soient écoutés et respectés, y compris ceux qui résident à Belleroche.

Metaleurop : les approximations du Progrès à propos de la campagne de dépistage

Mis en cause par un article publié par Le Progrès de Villefranche, intitulé “Metaleurop : la campagne de dépistage est-elle pertinente ?”, les élus de l’opposition réagissent.

L’article rédigé par Pierre Comet tendrait à convaincre la plupart des lecteurs que les élus d’opposition ont eu tort de réclamer une analyse des cheveux pour l’enquête sanitaire menée par l’ARS, dans le cadre du suivi des risques d’exposition au plomb autour de l’ancien site industriel Metaleurop. Mais si l’on y regarde de plus près, cet article est plein d’imprécisions et il oublie de poser quelques bonnes questions.

D’abord, contrairement à ce qui est écrit dans l’article, nous n’avons jamais dit que l’analyse des cheveux était « plus précise » que la plombémie sanguine, seulement qu’elle rendait mieux compte des pollutions anciennes accumulées dans l’organisme, et qu’elle permettait de détecter une imprégnation à différents métaux lourds, et pas seulement au plomb. Nous avons également reconnu la possible difficulté d’interprétation des résultats des analyses de cheveux, faute de seuils de référence reconnus par les autorités sanitaires françaises*. C’est pourquoi nous avions demandé une analyse de cheveux en complément, et non à la place de la plombémie.

Ensuite, un des arguments utilisés par le docteur Cheymol pour disqualifier l’analyse de cheveux comme méthode « pour préserver la santé publique » nous parait pour le moins curieux. En effet, il affirme que « ce qui est primordial, c’est la dynamique. C’est de suivre l’évolution des dosages immédiats afin de s’assurer que la contamination n’augmente pas ». Soit, mais cette réserve est tout aussi valable pour la plombémie sanguine… Ce qu’il confirme ensuite en reconnaissant que les résultats provisoires de l’enquête, qualifiés de « rassurants » par le préfet, restent « une image à l’instant T susceptible de varier ». Ce que l’on aimerait savoir, c’est si les personnes testées et dont la plombémie est par exemple supérieure à 10 µg/L ont été conviées à effectuer de nouvelles analyses, précisément pour mesurer cette possible évolution.

On ne peut que regretter finalement le caractère erratique des campagnes de vigilance au regard du plomb dans le périmètre concerné et menées depuis plusieurs décennies. Le suivi à long terme sur lequel insiste le docteur Cheymol n’a pas été appliqué à la première cohorte d’enfants détectés en 1999. Nous avions demandé lors de notre rencontre avec M. le Sous-Préfet que les services de l’État se lancent dans une analyse de tendance de la plombémie sur la population exposée, construite sur des bases scientifiques tangibles. Cela nécessite évidemment d’analyser finement les études précédentes ainsi que de mettre en œuvre un protocole sérieux et périodique prenant en compte les déplacements de population. A ce jour notre demande est restée lettre morte.

Enfin, une autre affirmation du docteur Cheymol a retenu notre attention : « ces premiers résultats tendent à penser que les environnements directs des 200 enfants testés sont peu contaminés en plomb. Toutefois, rien ne dit que ces enfants habitaient dans les lieux les plus pollués ». Or là non plus, le préfet n’a annoncé aucune procédure de recoupement des résultats des enquêtes environnementale et sanitaire. Un bon sujet pour un nouvel article du Progrès ?

Emmanuel Dupit et Alain Gay, élus de Gleizé

Vassili Lici, Michèle Montagnier, Etienne Allombert et Marie-Jeanne Ribeiro, élu·es de Villefranche S/S

Thierry Girardot, élu de Limas

* l’analyse de cheveux en remplacement de la plombémie est une pratique courante dans certains pays, comme le Canada, où elle est considérée comme une “méthode sensible et efficace“. Lire ici un article de 2018.

[photo : Jennie Christensen, du laboratoire TrichAnalytics, suit au long cours les travailleurs d’une fonderie]